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Fonctionnaires-tout sur le gros machin (1) : grosse trêve sociale et colère qui couve de 2017 à 2027 en Côte d’Ivoire

Tout le monde se tait et on fait quoi

Il a été le superviseur de l’opération ‘’contenance’’ de la tension. Il est parti, donc s’en est lavé les mains. La patate chaude est déposée dans les mains de la femme. Anne Désirée Ouloto. Elle est une bête politique et impressionnante de la masse. Va-t-elle réussir le folklore et tenir : « Monsieur le président, nous tenons bien en main la situation. Nous avons le contrôle de tout…». Suivez!

Ils reviennent à la normale ! Puisque des voix souterraines montent pour se faire écho de la tristesse des travailleurs ivoiriens à la fonction publique ou administration publique.

« Il n’y a un contenu dans ce que nous appelons statut particulier. Nous ne sommes pas en phase avec les textes du statut particulier dans la Fonction Publique et l’expression du statut particulier vis-à-vis des Enseignants-Chercheurs et chercheurs de Côte d’Ivoire. Il y a du mépris total du ministère de l’enseignement supérieur. C’est pourquoi nous avons décidé d’aller en grève ce mercredi 20 au vendredi 22 mars 2024 ».

C’est ce que lance syndicat autonome pour garantir l’épanouissement des enseignants Chercheurs et chercheurs (SAGEC) de Côte d’Ivoire. De l’autre, Neuf des onze fédérations des différents syndicats du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (MENA), annoncent le 15 mars 2024 qu’elles quittent aussi la table du dialogue sociale pour absence de progrès dans les discussions sectorielles, fruit de la concertation entre les syndicats et l’administration, lors des rencontres avec le ministère de la Fonction publique.

D’un côté, plus loin, le syndicat des agents contractuels du système sanitaire de Côte d’Ivoire (Synacos-CI) et le syndicat national des agents contractuels de Côte d’Ivoire au ministère de la Santé (Syncopa-CI), quittent aussi la table du dialogue social. Des voix donc s’élèvent malgré la marche triomphale de la TREVE SOCIALE !

Faire taire encore ces voix…

Voici un gros machin créé de toute pièce qui marque un acte anti démocratique en côte d’ivoire. Taire des personnes libres jusqu’à 2027, à quel prix et pour quel gain social ? Des détournements sont bel et bien constatés, la Cour des Comptes se fatigue.

Aucune sanction. Dans les ministères, des fonds publics sont maltraités, pillées et martyrisés. L’exemple le plus éloquent reste ce magma au Ministère de la Construction. Aucune sanction pour les dérives constatées. Aucun message envoyé aux travailleurs dans ce sens. Non !

Tout est couvert pour faire tout. Mais, à eux, les agents de l’Etat, les fonctionnaires et autres contractuels, il est demandé de se taire, de regarder seulement : l’argent travaille. Mais comment et pour qui ? A la Santé, les travailleurs disent non ! A l’enseignement supérieur, professionnel, technique, à l’Education, des travailleurs de la fonction publique sont toujours inquiets. Peuvent-ils dire non au silence imposé jusqu’à 2027, Incroyable supplice. Une voix qui se lève et dit Non, elle est tout de suite traitée d’élément membre du groupe des nabots criards du négativisme…

Ils veulent parler on leur dit non taisez-vous. Regarder seulement ! Patrick Achi, avant de plier ses bagages laissait ce message fort à Désirée Anne Ouloto, après le dialogue politique pour la Trêve sociale: «j’ai demandé à Anne Désirée Ouloto, de procéder à l’identification des revendications nouvelles». Quelle étaient les anciens pour les nouvelles ? C’est dit, le jeudi 30 juin 2022. Les nouvelles revendications sont au nombre de 345, dont 88 corporatistes et 257 liées à la gouvernance.

Nous sommes le 17 août 2017

 

Suite à une importante grève exécutée par l’ensemble des fonctionnaires et agents de l’Etat, le gouvernement par le biais de l’ex Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly signe avec les organisations syndicales deux accords : le premier sur les revendications; le deuxième sur la trêve sociale pour une période de 5 ans.

Le gouvernement voyant poindre à l’horizon la fin imminente de ces accords à par le canal de la Ministre de la Fonction publique anticipé en organisant une série de rencontres préalables aux négociations d’Octobre 2021 à Mai 2022.

Ce sont au total 487 revendications, dont 19 transversales, 43 interministérielles et 425 sectorielles qui ont été ramenées après croisement, à 345 revendications, dont 88 corporatistes et 257 en lien avec la gouvernance. C’est la ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration qui l’a dit.

« Au vu de l’état d’esprit si positif de toutes les parties prenantes de ce dialogue social. Je suis convaincu que nous réussirons, à signer cette nouvelle trêve sociale, celle qui traduit notre volonté commune de consolider nos importants acquis sociaux…». Achi Patrick en prenant la suite mais aussi en partant a pourtant laissé entendre que la trêve sociale n’est ni un renoncement aux ambitions légitimes de progrès sociaux des travailleurs, ni la privation de l’expression naturelle des revendications syndicales.

Tout un programme de musellement, vous avez dit ! Une petite terreur insidieusement installée dans le corps social depuis sous Patrick Achi au lancement de la nouvelle trêve sociale entre le gouvernement et les partenaires sociaux, à Abidjan.

Une volonté du gouvernement de consolider ses acquis sociaux, qui remonte au 17 août 2017 et qui s’étend à 2027. Une décennie lourdement armée de pression sociale soumise.

Quel bilan ! L’État s’est engagé à la révision de la réforme de 2012 des régimes de pensions gérées par la Caisse Générale des Retraités Agents de l’État, pour instaurer : le paiement du capital décès, soit 12 mois de salaires ; le paiement des allocations familiales ; la prise en compte de la majoration pour famille nombreuse ; la jouissance immédiate de la pension de réversion sans condition ; le calcul de la pension sur la base du dernier indice.

Où en est-on dans l’applicabilité ? Il y a aussi le dossier des fonctionnaires retraités de la période 2000-2007 qui n’ont pas encore reçu qui leur ait dû par la CGRAE. Le Débat Ivoirien revient sur cette question dans ses prochaines parutions. Il y aussi la revalorisation indiciaire par l’État, pour les emplois ne bénéficiant pas d’une grille particulière, de 150 points pour les catégories A et B et de 100 points d’indices pour les catégories C et D.

Il y a aussi l’intégration à la Fonction Publique d’agents journaliers du secteur public par voie de concours exceptionnels. Il y a le rétablissement du prélèvement à la source des cotisations des syndiqués pour le compte des syndicats sur la période courant de janvier 2017 à mai 2022. Il devrait y avoir la fin du respect depuis 2018 de l’échéancier de paiement du stock des arriérés de janvier 2018 à décembre 2022.

Deux ans plus tard où en est le gouvernement sur ces quelques préoccupations, transversales concernant l’ensemble des Fonctionnaires et Agents de l’État présentées en mars 2022 par les Centrales Syndicales et les Faitières, mais aussi des Syndicats des Ministères Techniques.

Où en est-on avec le Comité Interministériel et les Centrales syndicales, les Faîtières et les syndicats de base des ministères techniques présidé par Madame le Ministre de la Fonction Publique Anne Désirée Ouloto et assistée par un Vice-Président, le Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale Me Adama Kamara ? Dans cette belle ignition a-t-on étouffé les désaccords et éloigné les ressentiments ? A SUIVRE ACTE 2.

Ledebativoirien.net

H.M.

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