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La DGI et le ministre Anne Ouloto dans un Magma : rattrapés par les profs d’EPS et c’est la grosse débacle

« C’est malheureux ! »

C’est le 14 mars 2024, qu’il fait exploser les murs des locaux du ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration qui se sont très rapprochés de la direction générale des impôts de Côte d’Ivoire. Et depuis cette date, les murs des bureaux qu’elle occupe depuis le 6 avril 2021 ne tiennent plus dans les explications. Puisque les cris de la DGI n’est pas un dépotoir résonnent très fort.

 « Non à l’arrivée des fonctionnaires avec formation en inadéquation avec nos métiers et nos missions ». Le lièvre a été levé par Michaël Dougrou, secrétaire général de l’Alliance Nouvelle des Agents de la Direction Générale des Impôts. Que se passe-t-il dans les affectations à la fonction publique avec la ministre d’Etat Désirée Anne Ouloto qui devra procéder au recrutement de 54 934 agents d’ici à 2025 ?

C’est le directeur général de la Fonction publique Soro Gninagafol qui a sauté pour essayer de sauver les meubles. Un éclairage sur le rôle du ministère de la Fonction publique qui met à la disposition des ministères, des ressources humaines dans le processus d’affectation des agents dans les ministères.

« Les ressources humaines sont multiformes. Il y a différents types de postes. Les besoins sont exprimés par les différents ministères techniques sur une période de trois ans. Madame le ministre d’État et son collègue du Budget procèdent à des arbitrages en fonction des capacités financières de l’État. Après cette conférence interministérielle, il est établi le catalogue des mesures nouvelles qui est une annexe à la loi des finances… ». Quelqu’un a-t-il compris quelque chose dans les affectations fantoches dans l’administration publique ivoirienne que le DG explique?

Il veut mieux éclairer. « C’est malheureux de constater souvent que les admis au concours administratif ont cette fâcheuse tendance à choisir leur ministère d’affectation. C’est totalement contraire à nos règles. C’est totalement contraire aux mesures d’affectation rationnelle des effectifs. Nos règles commandent que les besoins aient été exprimés par un ministère.

Un agent ne peut pas choisir un ministère, si celui-ci n’a pas exprimé le besoin…Un travail dit de scientifique fait pendant trois jours lors de la Conférence annuelle par des experts en ressources humaines des différents départements ministériels a consisté à faire une programmation des effectifs ».

Le DG de la Fonction publique se veut encore plus précis face à Michaël Dougrou, secrétaire général de l’alliance nouvelle des agents de la direction générale des impôts qui maintient que des enseignants ont été affectés à la direction générale des impôts: « C’est malheureux ! Il y a trop d’amalgames. Nous pensons que ce syndicaliste est en mal de publicité. L’affectation des agents dans les ministères est un travail scientifique fait par les hauts cadres de l’administration ivoirienne. Nous invitions les syndicalistes à se rapprocher des services de la Fonction publique sur les questions des ressources humaines afin d’obtenir de bonnes réponses ».

Mais que dénonce le syndicat ? Michaël Dougrou, secrétaire général de l’alliance nouvelle des agents de la direction générale des impôts, le 14 mars 2024, n’en pouvant plus de gérer une situation des plus incongrues. « Tu ne peux pas accepter qu’un électricien vienne faire de la plomberie chez toi. C’est la même chose à la Direction Générale des Impôts. Comment l’Etat de Côte d’Ivoire a des déficits en matière d’enseignants, ils s’en plaignent tous les jours, et ils prennent ces personnes-là pour venir à la DGI.

Qu’est-ce qu’un professeur d’EPS (épreuves physiques et sportives) vient faire dans un cabinet des impôts ? Qu’est-ce qu’un professeur de lycée vient faire dans un cabinet des impôts tandis qu’il y a un déficit d’enseignants sur le territoire et c’est su de tout de le monde ?»

Mais qui prend de telles décisions ! Le SG soulève une grosse inquiétude dans l’utilisation des ressources humaines à la DGI

« Nous avons des ainés qui sont à la maison. C’est-à-dire qu’il était chef de centre des impôts, il a fait la passation de services en attendant que les nominations sortent, depuis 2021, les nominations ne sont pas sorties. Depuis 2021, jusqu’à, aujourd’hui, ils sont à la maison. Ils n’ont pas de travail. Ils sont payés à ne rien faire. Ils sont à la maison et puis on trouve l’occasion de faire venir des personnes. Au moins si on fait venir des profils qui peuvent travailler, mais on fait venir des professeurs d’EPS.

C’est une injure à la République dans son entièreté. C’est une insulte. Cela ne se fait pas dans un pays sérieux… Des affectations fantaisistes viennent de la fonction publique et de la modernisation de l’administration en violation d’un arrêté du premier ministre d’alors Patrick Achi. Une note établie alors sur la base d’un diagnostic.  Quand quelqu’un doit travailler aux impôts, il y a plusieurs secteurs. Quand on enlève les informaticiens qui passent partout, le Cadastre qui est une spécialité particulière et le personnel d’administratif, il reste un personnel appelé, le personnel opérationnel composé en priorité d’agents qui sont formés à l’ENA. Ce sont eux le cœur de cible.

À côté d’eux, il y a des agents qui sont rentrés par des canaux, qui sont rentrés de la DGI, qui ont travaillé et qui sont restés. C’est au regard de tout cela que la note du premier ministre est venue pour dire : ‘‘attention, il y a une migration massive vers la DGI, vers les régies financières, ce n’est pas intéressant pour le fonctionnement du pays ».

Une interrogation saute aux yeux : pourquoi, assiste-ton après le départ de Patrick Achi de la Primature, l’on assiste à un tel dysfonctionnent dans les affectations vers les régies ? Pourquoi sa décision suspendant une telle migration devient-elle caduque? Alors que regrette le SG du Syndicat.

« Depuis 2021 jusqu’aujourd’hui il y a 300 postes qui sont vacants et ont impacté négativement l’économie nationale. Cette année 2023, c’est 5 milliards de francs CFA de perdus sur 5 direction régionales qui n’ont pas atteint leurs objectifs. Si on prend en compte les quatre ans cela fait 20 milliards F CFA.

Ce n’est pas énorme, mais c’est de l’argent qui pouvait régler beaucoup de problèmes. On veut évoluer correctement et proprement avec un système adapté à notre évolution pour être plus productif pour le pays. Notre métier est étroitement lié au cœur de la république. Si nous produisons plus, mieux l’Etat se sent. Autant nous permettre de produire plus pour que la république se sente mieux » Que faire face aux affectés dont le profil n’est pas adapté au métier ?

« Est-ce que tu as le choix. On t’envoie un professeur d’EPS, tu travailles avec lui sauf qu’à la fin de la journée vous ferez un peu de gym courir un peu dans le bâtiment, c’est tout. Ce sera bien pour tout le monde, mais franchement une organisation qui se respecte ne se comporte pas de la sorte. Nous attendons saisir le Conseil d’Etat. Les règles seront respectées. Le Premier ministre prend un arrêté, on le viole par une décision. Nous disons non ! On va au Conseil d’Etat et la suite va suivre…», déclare Mickaël DOUGROU.

Ils ne veulent pas partir

L’Alliance Nouvelle des Agents de la Direction Générale des Impôts (ANADGI) déjà avait lancé une pétition du 15 juin au 15 juillet 2023 interpelait les autorités nationales sur les conditions de travail des agents des impôts. « Ils font envie de l’extérieur mais de l’intérieur, dans leur rôle régalien à la Direction Générale des Impôts (DGI), ils broient du noir dans la vie quotidienne et souffrent le martyr ».

 Puis le 27 juin 2023, le même Michael Dougrou le secrétaire général de ce syndicat pointait du doigt l’âge de la retraite et même la rallonge légale de deux Ils sont atteints mais ils demeurent à leurs postes. Ils ne songent pas à partir. A la Direction générale des Impôts, les gens ne veulent pas aller à la retraite. C’est un gros problème. Cela empêche la promotion des autres agents qui y ont droit mais également la présence de ces « vieux » accentue les lourdeurs administratives souvent constatées au niveau de certains services.

Un crime étatique qui met en lumière une complicité de la hiérarchie puisqu’à la vérité, ce ne sont pas les compétences qui manquent. Complicité manifestée par la cessation de la publication de la liste des candidats à la retraite. Au moins 27 postes de directeurs et de sous-directeurs restent vacants depuis 2019 dont 5 directions régionales. A savoir Abengourou, Gagnoa, Yopougon, Dimbokro qui n’a jusque-là pas de directeurs, dévoile Mickaël Dougrou. Il suffit simplement pourtant au ministre de faire des propositions au Président de la République qui nomme par décret les directeurs.

Les sous-directeurs le sont quant à eux par arrêté ministériel et les chefs de service par le DG des impôts. C’est une situation qui crée de graves dysfonctionnements. L’impérieuse fin des intérims par la désignation des différents responsables et chefs de service s’impose. L’on se souvient du cri de la Fédération des syndicats de la Dgi (Fesy-Dgi) en juin 2022 avec son président Thé Jasmin Roger avec à soutenu par Narcisse Zéréyé Zédou, Secrétaire général du Resa-fisc, syndicat membre de la fédération.

« On a le sentiment que la DGI est devenue la seule administration où il est possible d’affecter des agents. On vient de recevoir près de 700 agents…On nous envoie des agents en dehors de toute règle, sans tenir compte des besoins, sans tenir compte des capacités d’accueil. Aujourd’hui, dans certains services, les agents travaillent debout. Certains sont sans machine. La situation est grave. Chaque jour, ce sont des recrutements à n’en pas finir. Cela est inadmissible….». Anne Désirée Ouloto maitrise-t-elle les contours de l’ambiance à la DGI ? « Il faut mettre fin à cet état de choses pour la bonne marche de cette régie financière ». A SUIVRE.

Ledebativoirien.net

H. Makré

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