« Personne ne m’arrêtera… » Amadou Koné
C’est exactement, le jeudi 1er juin 2023, sur un autobus de la SOTRA, que le Ministre des Transports, Amadou KONÉ a posé officiellement et très symboliquement les nouvelles plaques d’immatriculation des véhicules en Côte d’ivoire. Le premiers bénéficiaires ont été 25 minibus « L’Abidjanais », dans ses locaux de la société des transports abidjanais (SOTRA) Industries, en présence des acteurs du secteur des transports routiers en Côte d’Ivoire.
C’est le début du projet pilote du système d’immatriculation initial des véhicules en Côte d’Ivoire pour la mise en place d’attribution d’un numéro unique à un seul véhicule pour un seul propriétaire.
Pourquoi en est-on arrivé à la prise en main de l’immatriculation par le ministère ? Dans un échange exclusif et inédit avec la rédaction de ledebativoirien.net, le Ministre Amadou KONÉ, sans détours éclaire. Suivez !
Vous découvrirez ici le Ministre des Transports, Amadou Koné, intraitable, mais aussi en «Père» de famille, qui tient à faire comprendre aux uns, ‘‘d’améliorer’’ leurs insuffisances et aux autres, ‘‘d’être’’ véritablement au service de la nation ivoirienne. Avec «Ledebativoirien.net», allons-y pour plus d’une mi-temps d’un match de football exclusivement dans la vision d’un homme, Amadou Koné, entre : entreprises, concessionnaires, poseurs de plaques et usagers victimes des insuffisances dans l’exécution des services publics concédés…
Début des échanges inédits avec le Ministre des Transport Amadou Koné
«J’étais absent, mais mes services vont vous répondre. Ils vont répondre aux questions que vous posées…. ». Voilà comment commence le Ministre des Transport AMADOU Koné, lors de l’échange qu’il accorde à la rédaction de Ledebativoirien.net, ce jeudi 29 février 2024, le dernier jour du mois.
Nous croyions à la rédaction que ce laconique aphorisme qui est un tout, était un début et un terme à l’échange avec le patron du département des Transports dans le gouvernement ivoirien. Que non ! Belle sera notre surprise de voir le Ministre Amadou Koné nous mettre à l’aise en annonçant nous consacrer un peu de temps eu égard à la démarche de la rédaction sollicitant un éclairage sur les actions sécuritaires liées à l’immatriculation des véhicules, qui peut être un danger pour le pays, la Côte d’Ivoire.
Mais, que le combat est long pour le changement « des mentalités », à l’observation. Avons-nous à faire à un ministre qui recule? Ne vous y méprenez pas en vous fiant au secteur concerné : les transports. Surtout pas avec cette forte assurance autour « de son affaire ». Plus rien ne peut se dresser sur le chemin l’innovation en matière de sécurité routière qu’il trace et, qui constituera un tournant décisif pour la Côte d’Ivoire.
Le Nouveau système d’immatriculation initiale des véhicules (NSIIV), avec la nouvelle plaque d’immatriculation en plexiglass. Une plaque d’une qualité supérieure à celle existante (artisanale), puisque fabriquée en Poly Méthacrylate de Méthyle Acrylique, une matière offrant une protection sûre. Fruit de la réflexion conçue par lui et ce, face à l’échec cuisant du concessionnaire de l’État peinant à produire des plaques d’immatriculation fiables et dans des délais courts.
Qu’est-ce qui coince Monsieur le Minsitre avec 2GE
Le ministre DES TRANSPORTS Amadou Koné : «…Ce que je peux dire sur la convention avec le Groupement de Gestion des Entreprises (2GE) ; vous savez en Côte d’Ivoire, quand il y a une convention de concession de service public, la convention est approuvée par un décret pris en conseil des ministres. Cette convention avec le 2GE n’a jamais été approuvée en conseil des Ministres. Ça, c’est un.
Deux, j’ai essayé à titre personnel, de 2017 quand j’ai été nommé Ministre des Transports, jusqu’à 2021, d’aider le 2GE à faire en sorte que tous les dysfonctionnements qu’il y a dans la fabrication et la délivrance des plaques d’immatriculations soient réglés. Cela, pendant quatre (4) ans. Nous avons eu beaucoup de réunions, avec beaucoup de promesses qui n’ont pas été faites. Entre-temps, j’ai une stratégie qui est très claire, c’est de dire qu’il faut qu’il y ait une sécurité sur nos routes et qu’on joue le rôle que nous devons jouer dans la sécurité nationale.
Nous sommes dans un contexte tel que nous ne pouvons laisser des véhicules rentrer n’importe comment et circuler et dont personne ne sait à qui, ils appartiennent ; si la plaque est vraie ou si elle est fausse. Pour des questions de sécurité pour nous tous, on décide de mettre de l’ordre dans l’immatriculation. Faire en sorte que tous ceux qui ont des véhicules puissent avoir leurs plaques d’immatriculations et des plaques d’immatriculations authentiques.
Malheureusement en septembre 2021 quand nous avons lancé la stratégie de sécurité routière avec une grosse campagne de répression, nous nous sommes retrouvés dans une situation où plusieurs personnes brandissaient des reçus disant qu’ils ont payé et qu’ils n’ont jamais eu leur plaque d’immatriculation. Mieux, la qualité des plaques a commencé à se dégrader. Au bout d’un an, elle est illisible. Quand je demande à 2GE, on me dit que ce sont les produits des lavages qui sont d’une mauvaise qualité. Donc, les plaques se dégradent et ne sont pas lisibles. Enfin, les plaques ne sont pas sécurisées. Elles se fabriquent au marché à Adjamé. Il y a beaucoup de plaques bleues fausses. Voici la situation dans laquelle nous sommes.
Ledebativoirien.net : Que décider alors Je demande aux d’aller de l’avant ?
Entre temps je vais à la vidéo[1]verbalisation qui me fait aussi ressortir des problèmes : des doubles immatriculations. On flashe un véhicule qui reçoit une notification, puis on se rend compte qu’un autre véhicule à la même immatriculation. Cela crée des litiges que je continue de gérer. Donc, les plaques ne sont pas fiables, inaccessibles, puisque des gens ont payé depuis un (1) an et ils n’ont jamais eu leur plaque, avec un stock important.
Entre temps, j’ai des questions de sécurité nationale, j’ai des questions de sécurité routières à régler. Je travaille avec eux pendant quatre ans, on me tourne en rond. Ils ont signé une convention avec mes prédécesseurs et c’est tout. Alors qu’on ne fait pas comme ça. C’est une concession de service public. Ça doit être adopté en Conseil des Ministres. Donc, je finis par ne pas les éjecter et trouver un mode opératoire consensuel pour le nouveau système avec des plaques plus sécurisées, avec un système informatique. Et je leur dit qu’on fait une Opération Pilote.
Nous sommes dans une opération pilote. Je n’ai pas encore concédé la plaque d’immatriculation à quelqu’un. Nous allons dans une opération pilote pour voir comment tout va prendre. Nous faisons cela pendant un (1) an. Elle a commencé le 1er juin 2023 et s’achève fin mai 2024. Et ensuite, nous faisons une évaluation pour voir ce que nous faisons. Nous suivons un mode opératoire consensuel où la place de chacun est connue, le rôle de chacun est connu. Tout le monde a signé : le Ministère des Transports, le 2GE, NSI, Côte d’Ivoire Logistiques…
Est-ce que je peux faire plus que cela ! Je ne suis pas dans la logique d’éviction de quelqu’un. Sinon la chose la plus simple à faire, c’est d’aller en Conseil des Ministres et dénoncer ! Mais, nous sommes des êtres humains. Je suis le gouvernement, mais je suis humain. Il y a des gens qui travaillent à 2GE, à Côte d’Ivoire Logistiques, depuis des années. Je ne veux pas qu’ils perdent leurs emplois. Sinon je pouvais les mettre de côté. Mais est-ce que c’est comme cela qu’on doit fonctionner en société ! Je ne peux pas enlever le pain à quelqu’un.
Ce sont des pères de familles qui ont des engagements. Donc, si ce mode opératoire, prend bien et que les choses fonctionnent bien, c’est une base pour réécrire les Conventions de chacun et les faire adopter toutes à la fin de l’opération pilote. Donc, c’est ainsi que je fais une opération pilote dans laquelle tout le monde est intégré. A la fin, je fais le bilan. Et je dis désormais, nous allons faire des conventions qui seront adoptées en conseils des ministres dans lesquelles : tel fait ça, tel fait ci, parce que le mode opératoire a bien pris. Voilà ce que j’ai choisi comme formule.
Le 2gE vous suit-t-il ? Mais, on a beau m’attaquer, j’ai des arguments que beaucoup d’Ivoiriens ont été victimes des plaques d’immatriculations. La réalité est que des gens ont payé, ils n’ont pas encore leurs plaques. Qui va leur rendre leur argent ! A titre d’exemple pendant la crise quand l’Etat a décidé de redéployer l’administration dans les zones, centre-nord-ouest, il y a eu une opération spéciale pour faire les plaques d’immatriculations.
De 2007 jusqu’à maintenant, le stock, à Bouaké est 21 000 personnes qui ont payé et qui n’ont jamais eu de plaques. A Korhogo, c’est 17 000 personnes. Nous sommes en droit de les poursuivre, pour dire : vous devez de l’argent à 31 000 personnes rien que dans ces deux villes. Aujourd’hui, c’est plus de 80 000 personnes concernées. Mais il y a un peu d’humanisme dans tout ce que nous faisons. Moi je veux faire mon travail et donner des résultats.
J’ai une stratégie et je veux la mettre en place. La ville d’Abidjan pilule de motos qui ne sont mêmes pas immatriculées. Nos cameras à beau les prendre, il n’y a pas d’immatriculation parce qu’on ne pouvait pas produire les plaques. Il n’y a pas de base de données d’immatriculation dans le pays. Nous avons une base de données des cartes grise. Mais, base de données informatiques de véhicules immatriculés, il n’y en a pas. C’est maintenant que le nouveau système tourne autour de ça, pour qu’on ait une base de données informatisées.
Le 2GE a travaillé pendant près de 20 ans, il n’y a pas de base de données d’immatriculation. Comment un pays moderne n’a pas de base de données d’immatriculation ? Je dis, allons vers un système informatisé qui nous permet de produire en 72 heures des plaques sécurisées d’immatriculation. Avec le nouveau système, il n’y a pas que la plaque, il nous permet de rattacher un numéro d’immatriculation à un véhicule et à un propriétaire. C’est-à-dire que vous, on vous donne un numéro d’immatriculation, c’est pour vous. Il est rattaché à votre personne. Le jour où vous vendez la voiture à quelqu’un, on donne un nouveau numéro à la personne.
C’est cela un Etat moderne. Parce que nous sommes dans un système intelligent, il y a des traces et autres historiques qu’on garde et vous êtes le responsable de ce que votre véhicule fait. Les gens ne savent même pas ce que nous traitons. Il y a des gens qui meurent et leurs enfants ne peuvent même pas hériter de leurs véhicules ; parce que le père a acheté le véhicule, la plaque d’immatriculation est au nom de quelqu’un d’autre. Quand il meurt, les enfants ne peuvent pas avoir le véhicule. Nous avons des procès dans ce sens parce que l’immatriculation du véhicule est au nom de quelqu’un d’autre. 2gE… » A SUIVRE PARTIE 2.
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HERVE MAKRE
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