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Voilà à quoi a servi et sert la dette ivoirienne :  »la capacité à s’endetter dépend de la capacité de produire de la richesse » Y.D.

Comprendre la dette

On ne saurait parler de dette sans évoquer le PIB (Produit intérieur brut) d’un pays. Le PIB la richesse produit par l’ensemble des habitants d’un pays.

En 2000, la répartition moyenne de la richesse à tous les habitants de la Côte d’Ivoire était de 986,78 dollars, soit 592.068 FCFA. Ça veut simplement dire que si on devait partager aux populations la richesse du pays, chacun aurait 592.068 FCFA. En 2010, cette richesse est passée à 1654,18 dollars, soit 992.508 FCFA. De 2011 à 2022, selon la banque mondiale, la richesse par habitants en Côte d’Ivoire est passée à 2486,41 dollars soit 1 .491 .846 FCFA.

Dans l’espace UEMOA, la richesse par habitant de la Côte d’Ivoire est presque deux fois plus que celle du Bénin (1302,85 dollars), trois fois plus que le Burkina (830 dollars), le Mali (833,30 dollars), quatre fois plus que le Niger (585,40) dollars.

Le ratio de la dette de la Côte d’Ivoire par rapport à son PIB est de 56%. La norme communautaire est de 70 %. Selon le classement de la banque mondiale, sur les 44 pays dont on a pu établir un classement en terme de dette par rapport au PIB, la Côte d’Ivoire est classée 25eme derrière le Cap Vert (125%), la Zambie (98,5%), le Ghana (92,4%), l’Afrique du Sud (71,1%), l’Angola (66,7%).,

Dans le monde, le Japon a le taux d’endettement le plus élevé (263%) suivi de l’Italie (140%), des États-Unis (133%), de l’Espagne et de la France (110%), du Canada (106%). Pourtant, dans ces pays, les économistes du dimanche ne sont pas aussi excités qu’en Côte d’Ivoire. Ceux qui n’ont pour seul diplôme que leur extrait de naissance s’aventurent sur des sujets dont ils n’ont aucune connaissance. Hélas !

Loin de vouloir saouler les lecteurs avec les chiffres, il est important de préciser que la Côte d’Ivoire a quasiment multiplié par six son budget de 2010 à 2024. De 2000 à 2010, le budget est passé de 1352 milliards de FCFA à 2481 milliards de FCFA. De 2011, date de la prise de fonction du président Ouattara à 2024, le budget est passé de 2211 milliards de FCFA à 13.270 milliards FCFA (une croissance de près de 600%).

La capacité à s’endetter dépend de la capacité de produire de la richesse. Les hommes d’affaires en savent quelque chose. Au regard des éléments fournis, tous les pays s’endettent, mais c’est l’utilisation de la dette qui fait la différence. C’est ce qu’on appelle en économie « l’efficacité de la dette ». Dans une prochaine publication, je vais indiquer les investissements réalisés avec la dette.

Voilà à quoi a servi la dette ivoirienne

Comprendre l’usage de notre dette nationale est fondamental. Il ne s’agit pas tant de l’ampleur de la dette, mais plutôt de la manière dont  elle est employée. Il est vrai que dans le passé, certains emprunts ont été réalisés sans une  transparence claire quant à  leur utilisation. En Côte d’Ivoire, nous avons  pris  le soin de dresser un bilan comparatif des infrastructures développées sur  différentes  périodes : de  1960 à 1993 ; de 1993 à 1999, de 2000 à 2010 et de  2011 à 2022.

Voici un aperçu des progrès accomplis dans divers secteurs grâce à l’utilisation judicieuse de la dette:

Education et Formation

Pour l’éducation primaire, bien que nous ne disposions pas de chiffres précis pour la période 1960-2000, la dernière décennie fait état de progrès remarquables. De 2001 à 2010, 11 556 salles de classe ont été construites, et entre 2011 et 2022, ce chiffre a bondi à 45 015 nouvelles salles.

Dans l’enseignement secondaire, nous observons également une évolution notable. Alors que 276 collèges ont été construits entre 1960 et 2010, le nombre a quasiment doublé en douze ans seulement, avec 550 nouveaux établissements entre 2011 et 2022.

Pour l’enseignement technique, de 1960 à 2000, il existait 54 établissements. Seuls 5 ont été ajoutés de 2001 à 2010, mais de 2011 à 2022, nous avons vu l’érection de 9 nouveaux établissements.

Le secteur de l’enseignement supérieur a connu une transformation majeure : trois universités furent établies entre 1960 et 2000, aucune nouvelle université n’a vu le jour de 2001 à 2010, mais de 2011 à 2022, nous avons inauguré 9 nouvelles universités, certaines étant encore en cours de réalisation.

Electricité

La question de l’électrification villageoise a connu une amélioration considérable : de 1960 à 2000, 1 939 localités ont été électrifiées, contre 893 de 2001 à 2010. De 2011 à 2022, le nombre a grimpé à 4 160 localités.

En ce qui concerne la couverture nationale en électricité, nous sommes passés de 33,1 % en 2010 à 81 % en 2022. De même, la capacité de production électrique a augmenté de manière significative, passant de 1 210 mégawatts en 2000 à 2 229 mégawatts en 2022.

Santé

Le réseau de soins de santé s’est également élargi. Entre 1960 et 2010, 1 329 centres de santé ruraux et dispensaires ont été construits. De 2011 à 2022, 749 de plus ont été établis, renforçant l’accès aux soins dans les régions les plus reculées. En ce qui concerne les hôpitaux généraux, 80 ont été construits jusqu’en 2010, et 16 supplémentaires ont été ajoutés entre 2011 et 2022.

Infrastructures Routières

Les infrastructures routières ont également connu un développement significatif. De 1960 à 2011, le réseau routier bitumé s’établissait à 6 500 km. De 2012 à 2022, 1 600 km supplémentaires ont été ajoutés. Plus de 40 ponts ont été construits pendant cette dernière période, incluant des ouvrages emblématiques tels que le 3ème, le 4ème et le 5ème pont. Le linéaire des voies bitumées a ainsi triplé, passant de 2 000 km en 2011 à 5 000 km en 2022.

Il est important de noter que ces chiffres ne reflètent que les nouvelles constructions et ne prennent pas en compte les réhabilitations d’infrastructures éducatives, universitaires, administratives, ni les chantiers tels que la construction de barrages hydrauliques, la modernisation des aéroports, la construction de stades ou encore la rénovation d’hôpitaux et de centres de santé » par Yacouba DOUMBIA -Journaliste / Observateur averti.

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