Il a été tout feu tout flamme, comme à son habitude dirait-on depuis quelque années à l’hémicycle et partout où la tâche l’appelle. Ce jeudi 11 avril 2024, le Député-Maire de Tiassalé Assalé Tiéméko saisissant la tribune de remerciements aux ivoiriens qui ont porté sa victoire aux récentes municipales pour pointer du doigt, le fléau de la corruption qui freine toute initiative d’éclosion d’une société démocratique.
Visiblement esseulé au sein de l’hémicycle ivoirien, avec des élus s’accommodant aux pratiques peu commodes, il ne cesse de lever la voix.
Il l’a fait encore en compagnie des membres de ‘‘Best Team’’ (Bénévoles Engagés pour le Succès de Tous) dont Roger Youan, un acteur actif de la société civile en Côte d’Ivoire.
« Depuis trois ans, j’essaie de montrer aux Ivoiriens, à quoi sert un député. En 2007 j’ai passé 12 mois en prison pour avoir dénoncé la corruption dans les concours administratifs et dans notre service public de la justice.
17 années plus tard, la corruption continue d’étendre ses racines dans notre administration publique, elle continue de saper les fondements de notre société au modèle indéfini, d’entraver le développement économique de notre pays et de provoquer, par l’injustice sociale qu’elle génère, l’instabilité sociale et l’érosion progressive de la confiance des populations les plus vulnérables, dans nos institutions et dans notre système d’évaluation administrative.
En 2011, j’ai créé le journal d’investigation « L’Eléphant Déchaîné » dont chacun dans ce pays, sait qu’il a été créé pour lutter contre la corruption et pour la transparence dans la gestion des affaires publiques en Côte d’Ivoire.
A ce titre, en tant que journaliste d’investigation, j’ai mené de nombreuses enquêtes qui ont mis à la lumière de nombreuses affaires compromettantes impliquant des personnalités publiques, des entreprises d’Etat, des entreprises privées et des institutions, comme dans l’affaire des véhicules non dédouanés.
J’ai aussi mené des enquêtes sur des abus d’autorité et sur de nombreux cas de détournements massifs de deniers publics, comme dans l’affaire des 400 milliards volés à la direction générale des impôts entre 2009 et 2018, ou de la fraude sur les documents administratifs dans notre pays, une autre conséquente dramatique de la corruption.
Dans des pays aux institutions fragiles comme le nôtre, sous influence des métastases du cancer qu’est la corruption, le rôle des journalistes d’enquête, est d’une importance cruciale dans la construction de l’Etat de droit et de la préservation des valeurs démocratiques.
Cependant, toutes ces enquêtes menées parfois au péril de la vie des journalistes de « L’Eléphant Déchaîné » (dont je salue ici le sacrifice, le professionnalisme et le patriotisme), bien qu’elles aient parfois suscité des débats publics, n’ont pas été suivis de prises de décisions.
Comme le dirait un responsable du « Balai citoyen » au Burkina Faso, « le journaliste n’est pas un gendarme ni un magistrat. Son rôle consiste à lever le lièvre et il appartient à la société et aux dirigeants, de l’attraper’’. Nous avons levé de gros lièvres, mais malheureusement, il ne s’est trouvé personne pour les attraper….» explique cet élu qui refuse de baisser les bras face aux violations des droits de ses concitoyens.
Son engagement continuel
« Quand je m’engage dans la bataille contre les pratiques abusives et parfois illégales de certaines sociétés de téléphonie mobile, cela n’est que la preuve de ma volonté de démontrer à l’ensemble des Ivoiriens que la politique, on la fait pour que la vie des gens s’améliore et qu’ils ne soient pas soumis à des décisions appauvrissantes.
Qu’un député, représentant officiel de toutes les populations, ne peut se taire devant les abus.
Quand je m’engage dans le dossier des déguerpissements à Gesco, cela n’est que la traduction dans les faits de ma volonté d’interpeller les pouvoirs publics contre les atteintes au droit à la propriété privée qui, au-delà du juridisme, est l’un des fondements de la stabilité d’une société. Sans droit à la propriété privée, il n’y a pas d’épanouissement individuel, il n’y a pas de croissance économique, il n’y a pas de cohésion sociale.
Un député, défenseur des intérêts des populations face à l’exécutif, ne peut rester les bras croisés devant les atteintes au droit à la propriété privée. En agissant ainsi que je l’ai fait dans l’affaire de « Gesco », je n’ai fait qu’accomplir la mission que les Ivoiriens m’ont confiée en m’envoyant au parlement.
Il nous appartient de travailler à créer dans chaque région de Côte d’Ivoire, dans chaque commune et chaque département de Côte d’Ivoire, une masse critique de citoyens capables de comprendre les enjeux de la démocratie et de porter le changement, la rupture…», déclare Assalé Tiémoko Antoine, Député-Maire De Tiassalé. Il annonce, une grosse sortie du Mouvement qu’il conduit avec des acteurs de la société civils et de nombreux Ivoiriens.
Ledebativoirien.net
H.M.