L’histoire de la construction de l’édifice religieux musulman
« Après des années de développement ponctuées de défis et d’interruptions, le projet de la Mosquée Salam située dans le quartier du Plateau, cœur administratif et financier d’Abidjan, s’approche de son achèvement grâce à la contribution substantielle du Royaume de l’Arabie Saoudite et à l’implication constante des autorités ivoiriennes.
L’histoire de la Mosquée Salam remonte à 1984 lorsque la communauté musulmane d’Abidjan a commencé à se former sous l’impulsion du Professeur AMIEN Jacques.
Avec le soutien de figures telles que l’imam CISSÉ Djiguiba et le conseiller politique SOUMAHORO Haroun, la communauté s’est rapidement développée, organisant des prières et des conférences régulières qui ont attiré un nombre croissant de fidèles.
Au début, il y avait le CNI, le COSIM, Félix Houphouët-Boigny et Alassane Ouattara
En 1993, suite à la création du Conseil National Islamique dénommé CNI à la Grande Mosquée d’Adjamé, leurs dirigeants et ceux du COSIM sont reçus en audience par Feu le Président Félix Houphouët Boigny à sa résidence de Cocody. La délégation était conduite par Feu le Ministre Balla Keïta. A cette audience, le Président Félix Houphouët-Boigny répondit favorablement à toutes les doléances formulées lors de l’assemblée générale constitutive du Conseil National Islamique parmi lesquelles l’obtention d’un terrain pour la construction d’une mosquée dans la commune du Plateau.
La mise en œuvre de toutes ces doléances a été confiée à son Premier Ministre d’alors Monsieur Alassane Ouattara. La fondation de la mosquée a finalement été posée en 1994 par l’ancien Président Henri Konan Bédié, et les travaux de construction ont démarré en 1996 avec l’aide de subventions étatiques et de donations de la Fondation de bienfaisance ZEID des Emirats Arabes Unis et de la Fondation AGA-KHAN.
Travaux interrompus en 1999
Cependant, le projet a été marqué par des interruptions, notamment après le coup d’État militaire de 1999, durant lequel les travaux ont été suspendus.
Un nouvel espoir est né en 2007 lorsque le Président Laurent Gbagbo a répondu favorablement à la demande de la communauté musulmane de reprendre les travaux, une initiative poursuivie par le Président Alassane Ouattara en 2012.
Le projet a reçu un nouvel élan le 13 avril 2017 lorsque l’Ambassadeur du royaume de l’Arabie Saoudite en Côte d’Ivoire, Saud Al Sobéhiti, a remis un chèque de 3 millions de dollars au ministre d’État, ministre de l’intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko, lors d’une cérémonie à la mosquée. Ce don est destiné à financer l’achèvement des travaux, notamment des sous-sols, de l’auditorium, de l’institut de formation et de la bibliothèque. Le don de l’Arabie Saoudite représente la première tranche d’un montant total de 5,9 millions de dollars.
L’Arabie Saoudite, l’un des plus gros donateurs
Depuis le lancement du projet, le coût a été réévalué à 15,21 milliards de francs CFA, en grande partie soutenu par l’État ivoirien sous la supervision du Président Ouattara. Le paysage du Plateau est désormais marqué par le minaret et le dôme bleu or de la Mosquée Salam, qui se dressent comme un témoignage de la résilience et de la foi de la communauté musulmane d’Abidjan.
Thiam a peut être suivi le début des travaux en sa qualité de ministre du Plan et du Développement. Mais soutenir qu’il a construit cette mosquée est un mensonge. Chaque régime a sa part dans l’édification de cette imposante bâtisse qui fait la fierté de notre beau pays.
Tidjane Thiam tue Bédié une seconde fois
Feu le Président Henri Konan Bédié n’a pas encore rejoint sa dernière demeure et déjà, on assiste à un spectacle peu orthodoxe. Tidjane Thiam, l’héritier du flambeau au sein du Pdci, semble avoir une mémoire sélective. En effet, sortant tout droit d’une prière de Ramadan, mercredi 10 avril 2024, il a brandi l’annonce de la construction de la mosquée du Plateau, comme si l’idée lui était venue en rêve la nuit précédente.
Mais attendez… N’est-ce pas le même édifice religieux dont la première pierre fut posée en grande pompe par Bédié lui-même en mars 1996?
Thiam, à l’époque conseiller spécial du président et chef du BNETD (bureau national d’études techniques et de développement), avait bien participé à la levée de fonds (un pactole de 6 millions de dollars soit 3 milliards de FCFA en 1999, mais les travaux avaient déjà débuté sur un généreux tapis de 5 milliards de FCFA déroulé par l’Etat.
Mais ces sommes étaient loin du compte, puisque la mosquée est restée inachevée jusqu’en 2012. Alors, prétendre avoir bâti la mosquée de ses propres mains, pendant trois ans alors qu’il n’a pu mobiliser que 3 milliards de FCFA trois ans après le début des travaux, n’est-ce pas un peu fort comme café ? Il semble que Thiam, dans un élan de créativité historique, tente de réécrire le passé, et cela juste au sortir d’une prière.
C’est à se demander si l’intention était divine ou… disons, un peu plus politique. Bédié, dans l’au-delà, doit certainement esquisser un sourire devant cette tentative maladroite de lui faire de l’ombre. La mosquée, après tout, ne se souvient-elle pas de celui qui a vraiment posé sa première pierre et de celui qui l’a achevée en lui donnant sa fierté ? Ô que si ! » Chronique de Yacouba Doumbia Journaliste-Observateur averti.
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