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Déguerpissements à Adjamé village : des zones d’ombres dans l’ombre de l’Ageroute

Le Jeudi 25 juillet 2024, les habitants d’Adjamé Village font face aux agents du district d’Abidjan et aux forces de l’ordre. Ils sont venus les expulser manu militari à l’effet de permettre le prolongement et l’élargissement de la voie du 4ème  pont d’Abidjan – Carrefour Indenié. Un spectacle de désolation au bilan de destructions d’habitations et de commerces in et out emprises.

Les informations qui  ont circulé sur les réseaux sociaux lors de l’opération de libération des emprises ont viré à une certaine manipulation de l’opinion. À quel dessein ?

Que comprendre du nœud de la discorde entre la chefferie d’Adjamé village et l’Ageroute avec les déclarations des deux parties ?

L’argent ?

La chefferie d’Adjamé village a-t-elle reçu réellement un versement d’argent de la part de l’Ageroute ?

« Nous n’avons reçu aucun versement de la part de l’Ageroute. Le protocole d’accord est devenu caduc car il n’a pas été écrit en accord avec la chefferie d’Adjamé village. Nous étions en discussion sur certaines clauses de ce protocole avant de passer au déguerpissement à Adjamé village. L’Ageroute parle d’une liste de 390 personnes impactées où nous retrouvons que 9 personnes originaires d’Adjamé village.

Il y a eu un débordement de la distance de l’emprise initialement retenue. Elle est de 30 mètres de chaque côté de la chaussée. Mais, ils ont cassé jusqu’à 35 mètres de part et d’autre. Et nous dénombrons actuellement environ 3500 impactés à qui, nous donnons gîte et couvert.

L’espace qu’ils ont indiqué pour le recasement des impactés n’existe pas. C’est pour une société. Nous sommes partis et nous avons été chassés des lieux. Qui a envoyé des hommes attaqués le village? Nous sommes disposés à continuer la discussion à l’effet de trouver des points d’accord. Les Atchan ont beaucoup donné pour le développement d’Abidjan. Nous disons « Merci » au Président de la République Alassane Ouattara sinon c’est tout le village qui serait rasé », soutient la chefferie d’Adjamé village.

Quelle est la réponse de l’Ageroute face à cette sortie de la chefferie d’Adjamé village ?

« Aucun centime n’a été versé aux chefs Atchan d’Adjamé village. L’argent est encore sur le compte séquestre et attend les impactés. Ce sont les bâtisses, les locataires que nous indemnisons. Nous avons une liste de 390 impactés pour le moment. Nous reconnaissons qu’il y a eu des débordements de distance lors des démolitions. Des impactés ont des baux emphytéotiques », déclare Fabrice Coulibaly, Directeur Général de l’Ageroute. Quelles sont les clauses qui ont conduit  au déguerpissement ?

À ce stade de la situation humanitaire dans laquelle se retrouvent certains habitants d’Adjamé village, il est impératif que l’Ageroute et la chefferie d’Adjamé village se rencontrent pour aplanir les dissensions sur le protocole d’accord et la prise en charge des victimes des démolitions.

« Le dédommagement par tête d’habitant ou par propriétaire d’habitation impactée à Adjamé village ne respecte pas tout à fait les us et coutumes Atchan. Le village est une entité morale et culturelle indivisible. C’est le village à travers le chef de terre et le chef de village, les nanans, qui doit être dédommagé, avant les dédommagements individuels. Il faut tenir compte des pertes économiques que les expropriations doublées des déguerpissements ont engendrées pour le village.

   Il est possible de trouver des terrains de compensations viabilisés avec toutes les commodités, les ACD pour contenter les parents d’Adjamé. Entre l’argent frais et des maisons respectant les normes modernes il y a un choix à faire pour les impactés directement », estime un observateur du désespoir des déguerpis. Qu’en dit l’AGEROUTE ?

Ledebativoirien.net

H.KARA

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