Délinquance des initiés du Poro : le Socio criminologue Konaté Souleymane tire la sonnette d’alarme

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Kagbolodougou, une sous-préfecture située à 24 Km de Sinématiali au nord de la Côte d’Ivoire a été le théâtre d’une escalade de violences le dimanche 16 juin 2024. Et ce, de la part de jeunes initiés du Poro. Ils ont agressé, d’abord, des enseignants, ensuite, les forces de l’ordre et enfin le Sous-préfet. Un phénomène qui inquiète les fonctionnaires et les populations dans la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire.

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Face à ces évènements Dr. Konaté Souleymane, Socio-criminologue, Enseignant-chercheur attire l’attention des initiés et des maîtres de ces rites traditionnels.

Dans la partie Nord de la Côte d’Ivoire, les violences d’initiés au poro contre la population non-initiées en général et des agents de l’État qui y sont affectés pour leur service en particulier, sont récurrentes.

Pis, les victimes de ces violences sont non seulement des personnes qui y ont été affectées pour améliorer le quotidien de leurs bourreaux soit en les soignant (agents de santé), soit en éduquant leurs enfants (enseignants), etc. Ces agents victimes sont, pour certains, ignorants des us et coutumes de leur localité d’affectation parce que issus d’une culture différente de celle de leurs hôtes.

C’est le cas d’un enseignant du Lycée moderne de Niéllé alors Lycée municipal au moment des faits, Gouro, donc allié au peuple sénoufo, il a été ligoté par un masque sur le chemin de l’école alors qu’il partait dispenser le savoir aux enfants de cette localité. La victime s’est plainte à la chefferie du village et au Sous-préfet, représentant l’État dans la circonscription.

« Le bois sacré « Sinzangue » dont le masque avait commis le forfait, s’est excusé par la suite auprès de la victime en lui offrant un coq et d’autres choses symboliques pour conjurer le sort vu que c’était un allié dont le sang a coulé par la faute d’un masque sénoufo.

dr koote

Avec l’urbanisation galopante de nos villages et la décentralisation par l’État de ses services, les dépositaires de la tradition et coutumes doivent être sensibilisés pour qu’ils comprennent la nécessité du vivre ensemble dans la diversité culturelle.

À ce 21è siècle, nous ne pouvons plus vivre exclusivement qu’en communauté, ni vivre en marge des règles et lois étatiques. Nous ne sommes plus seul à vivre chez nous. Il faut donc adapter nos us et coutumes à nos lois et fonctionnements sociaux si nous voulons être des passagers du train de la modernité et de l’émergence.

Gardons les pieds dans la tradition tout en ayant la tête dans le modernisme pour ne pas que nos traditions soient un frein à notre modernisme », explique le socio-criminologue. C’est à ce prix que cesseront les violences liées aux pratiques coutumières qui débouchent très sont sur de violents affrontements et morts d’hommes.

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 H.KARA


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