L’arrêté préfectoral au profit de Djomo Hyacinthe réclamé ; Robert Mambé interpellé
Les femmes d’Abatta village battent le pavé depuis l’annonce du mercredi 31 juillet 2024. Jour de proclamation par le Conseil d’Etat de l’Arrêt au profit de l’arrêté préfectoral de chef en faveur de monsieur Abitto Joseph. Et ce mercredi 7 août, la portée des manifestations est d’autant plus symbolique car il s’agit de la date de la célébration du 64ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
Les femmes du Village d’Abatta sous-préfecture de Bingerville ont choisi ce jour de la commémoration de l’anniversaire de l’indépendance arrachée le 7 août 1960, pour crier leur désaccord, désarroi et dénoncer ce qui s’apparente selon elles, à un coup de force.
Elles étaient là, toutes vêtues de tenue traditionnelle pour signifier leur appartenance coutumière, ethnique et affirmation de leur identité traditionnelle du pays Atchan.
Les Us et coutumes ne seraient être remises en cause ou marchandés car elles préconisent un modèle qui a toujours régit le peuple Atchan, celui qui a conduit leurs pères, leurs aïeuls et continuera a guidé leurs enfants et leurs descendances.
Avec leurs pancartes sur lesquelles on peut clairement : « population c’est Djomo » ; « Nous voulons Djomo », les femmes du village Abatta ont crié, exécuté des pas des danses de ras-le-bol toute la journée du mercredi 7 août. Dans une ambiance nationale de la cérémonie commémorative de l’indépendance de la Côte d’Ivoire en présence du Chef de l’Etat Alassane Ouattara qui se tient à Grand Bassam, première capitale ivoirienne et ville inscrite au patrimoine touristique de l’UNESCO.
« Nous refusons l’Arrêté préfectoral en faveur de Monsieur Abitto Joseph, alors que nos Us et coutumes avec la consultation populaire, c’est Djomo qui a été le choix légitime et naturel.
Nous ne voulons pas d’un autre chef ici. Nous avons trop souffert de ces situations de crises. Nous voulons la paix et le développement de notre Abatta dans la paix et la cohésion.
Nous crions pour que le Conseil d’Etat puisse entendre nos voix. Ceux qui veulent diriger ont déjà dirigé le village. Nous ne voulons plus», déclare dame Mo. Mado, une manifestante et fille du village.
« Nous les femmes nous disons non à ce coup de force sur notre village et sur nos us et coutumes. Notre rôle en tant que femme est de veiller au respect de nos traditions et de les transmettre à nos enfants et ici la tradition est en danger, nous en appelons à notre papa Beugré Mambé en tant que Atchan et respectueux des valeurs ébrié, il sait comment cela se passe… Nous voulons la réussite de nos enfants.
Nous n’allons reprendre chaque 15 ans les même pratiques. Djomo ne s’est pas autoproclamé, c’est la population d’Abatta qui l’a choisi en tant que chef. Ceux qui veulent Abitto on fait de mauvaises choses, donc ils veulent qu’il les couvre nous disons non. Nous les femmes allons continuer de marcher pour que le conseil d’Etat revoie sa décision » termine-t-elle.
« Nous manifestons notre mécontentement à cette place publique d’Abatta. Nous avons fait tout dans la clarté lors de la consultation populaire. Et aujourd’hui, on voit que celui qui devrait avoir la victoire, n’a pas la victoire voilà pourquoi nous sommes dans la rue pour manifester notre mécontentement nous voulons le développement du village, l’avenir de nos petits-enfants, voilà pourquoi nous sommes-là. Que la justice soit faite. Le peuple veut Djomo. Les mêmes personnes ont gouverné avec les Gnando, ils ont gouverné avec les Dougbo. Ils veulent gouverner encore avec les Tchagba, nous disons, trop c’est trop. Nous ne voulons plus d’eux », dénonce une autre native d’Abatta très remontée visiblement.
Les femmes qui ont chanté et dansé n’ont pas oublié d’adresser des prières à leurs ancêtres pour protéger le village et veiller au respect des lois coutumières. La population qui est toujours en alerte attend impatiemment la bonne nouvelle qui viendra libérer le village de ce climat de suspicion, c’est-à–dire la révision de l’arrêt du Conseil d’Etat en faveur du leur choix….Djomo Hyyacinthe.
Ledebativoirien.net
Céline M’boukou
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