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Scandales Douanes – l’exclusif avertissement d’un avocat au DG DA Pierre : « Ne soyez pas surpris si cette affaire vous éclabousse demain »

3 courriers perspicaces dans les scandales à la direction des douanes

L’administration des Douanes ivoiriennes est sous les secousses éclatantes des projeteurs.

Des faits de pratiques non républicaines sont exposés ces derniers mois et retiennent l’attention de l’opinion, notamment en matière de politique de bonne gouvernance des affaires publiques en Côte d’Ivoire.

En attendant l’explosion des syndicats de ce secteur, poursuivons avec une autre séquence des affaires qui commencent à faire un peu trop pour l’actuelle direction générale des douanes.

L’on n’ignore que l’officier des douanes Irié Bi Zamblé Etienne compressé par ses supérieurs hiérarchiques continue de donner de la voix contre certaines de leurs pratiques. Le ministre Directeur de Cabinet de la Présidence de la République, monsieur Fidèle Sarassoro donnera une certaine garantie à ses cris.

Sa note que la rédaction de LE DEBAT IVOIRIEN livre ici montre bien que le Chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara est bien saisi des scandales dénoncés dans l’administration douanière. Que dire de  l’avertissement  d’un avocat au Directeur Général des douanes  ivoiriennes, le général Da Pierre Alphonse ! Vous allez savoir.

Courriers dévastateurs pour la direction générale des douanes 

Ce qui va surprendre le public, les ivoiriens et les autorités, ici, c’est l’attaque précise contre la direction général menée par l’avocat Ibitowa Rashidi.

Suivez avec LDI qui a parcouru l’une desdites attaques directes qui révèlent un peu plus sur ces affaires qui commencent à coller à la peau de la direction générale des douanes ivoiriennes.

Mais d’abord, suivons une Attestation de présence signée du Colonel KADIO Albert Louis-Administrateur en chef des services financiers, qui donne force à l’officier Iré Bi Zamblé d’agir avec ses nouvelles attributions à l’Inspection générale des Douanes. Très important à savoir, dans les révélations des scandales qui secouent l’administration douanière. Qu’écrivait le colonel devenu général et DGA des douanes  ivoiriennes :

Attestation de présence

« Je soussigné KADIO ALBERT LOUIS, Inspecteur général, atteste que monsieur IRIE BI ZAMBLE ETIENNE, Contrôleur des Douanes de 1ère classe, 3ème échelon, affecté à l’Inspection Générale des douanes, en complément d’effectif, par décision n°253/MPMBPE/DGD, du 15 juin 2016, est effectivement présent à son poste depuis le mercredi 25 janvier 2017.

 En foi de quoi, la présente Attestation de présence lui ai délivrée pour servir et valoir ce que de droit-Abidjan, le 21 Mai 2019-Colonel KADIO Albert Louis-Administrateur en chef des services financiers».

Ce précieux document donnera donc droit à l’officier Irié Bi Zamblé de mener des contrôles, des saisies lors de ses enquêtes. C’est cette position dans l’action qui lui permettra de contester les pratiques peu orthodoxes et catholiques de ses supérieurs hiérarchiques dans l’exécution des tâches que l’Etat de Côte d’Ivoire leur confie pour la performance de son économie, et ce, par leur nomination à la direction générale par le président de la république.

La frappe de l’avocat

 C’est donc dans cette lancée de la lutte contre la fraude et corruption dans l’administration ivoirienne, le 8 juillet 2021, le directeur général des douanes monsieur DA PIERRE ALPHONSE réceptionnait une missive qui fera tourner son sang à deux tours. C’est un choc en provenance du cabinet d’avocats ‘‘Scpa Les Oscars’’ et des mains de l’intrépide Me I. Rashidi, avocat d’un certain ‘‘perturbateur’’ de la quiétude de la direction générale des douanes.

C’est bien Irié bi Zamblé Etienne pour appuyer les cris de cet agent atypique faisant exploser la boîte de pandore des douanes avec des révélations portant des dénonciations de fraudes et de corruption, qu’entre en scène l’homme des tribunaux. Qu’écrivait l’avocat au DG DA Pierre Alphonse, ce jour-là dans ce dynamique courrier parcouru par ledebativoirien.net ?

Suivez et vous saurez des choses qui se passent dans l’administration des douanes ivoiriennes.

« Monsieur le directeur général ; 

En date du 28 juin 2021- écrit l’avocat à DA PIERRE Alphonse-, je vous ai adressé une correspondance référencée 6633, par laquelle je vous dénonçais les injustices subies par mon client, monsieur IRIE BI ZAMBMLE ETIENNE, Inspecteur des Douanes, de la part du colonel KADIO LOUIS ALBERT, ex-inspecteur général des douanes actuellement promu au poste de Directeur Général Adjoint des douanes.

La susdite correspondance était une invite à trouver des solutions aux problèmes qui vous avaient été exposés.

A ce jour, je n’ai reçu aucune réaction de votre part, et vous avez opposé à mon invitation un silence méprisant. En lieu et place d’une réponse adéquate aux problèmes exposés, il me revient, à tort ou à raison, que le colonel KADIO et vous-mêmes réfléchissez aux voies et moyens pour procéder à la révocation arbitraire de mon client, au lieu d’affronter les problèmes pour y trouver des solutions.

Cette manière de manager l’administration des douanes, qui consiste à protéger des agents indélicats au détriment du bien commun et du contribuable risque de vous faire courir à votre perte, effriter la confiance placée en vous par le Chef de l’Etat et empêcher l’accomplissement de la mission qui vous avait été confiée. En tant que premier responsable de la douane, votre réaction devrait être, à minima, d’écouter le plaignant, de donner une demande d’explication à la personne incriminée et lui intimer l’ordre de trouver des solutions aux problèmes posés.

En ne le faisant pas, alors que vous êtes informés des agissements du colonel KADIO, vous vous faites complice desdits agissements. Ne soyez pas surpris si cette affaire vous éclabousse demain. Pour rappel, le colonel KADIO n’est pas un enfant de cœur. Avez-vous déjà oublié que le colonel KADIO a fait quatre (4) années de prison dans le scandale de l’affaire café cacao au Port d’Abidjan, et qu’il avait de ce fait même été radié de l’effectif de la Douane ?

 Il n’a eu son salut que grâce à la mansuétude d’un désormais ex directeur général des Douanes de Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, c’est lui encore qui se permet de détourner les primes d’encouragement des saisissants en douanes et des indicateurs, sans lesquels les fraudes douanières connaitront une envolée exponentielle.

Le mode opératoire consistait pour le colonel KADIO à donner des instructions pour faire, en lieu et place de procès-verbaux de saisies, des procès-verbaux de constat en n’y faisant figurer des agents qui n’ont pas du tout participé à la saisie. A titre d’illustration, vous consulterez le dossier AZITO qui est tout de même une importante saisie. Par ce moyen, il arrive à se faire payer des sommes importantes au détriment des véritables saisissants et des indicateurs.

En réalité, il fabrique ou fait fabriquer des faux procès-verbaux pour s’octroyer la part des primes devant revenir aux indicateurs et aux saisissants. De tels faits ne peuvent pas vous laisser indifférent ; il y va de la survie même de l’administration des douanes, car si les agents et les indicateurs ne sont pas motivés, la lutte contre la fraude douanière serait une vue de l’esprit ; ce qui bien entendu impactera gravement vos résultats propres.

Ces faits nécessitent à tout le moins une enquête, si le colonel KADIO ne s’active à régler le problème. En tout état de cause, vu votre silence que j’analyse comme un soutien apporté au colonel KADIO, je vous informe dès à présent que je m’attèle à :

 1-saisir le Ministre du Budget et Portefeuille de l’Etat, qui était d’ailleurs présent lors des saisies spectaculaires opérées par mon client, et qui est donc au courant des performances de l’inspecteur IIE BI ZAMBLE ETIENNE ; que sera la réaction de ce dernier lorsqu’il s’percevra que les montants déclarés ne sont pas ce dont la douane à tenu compte pour l’établissement des amendes, pénalités, droits et taxes ?

2-Saisir le Premier Ministre et le Président de la République en tant que Chef de l’administration ivoirienne ; 3-Saisir l’Inspection d’Etat et l’Autorité de la bonne gouvernance ; 4-Initier des actions judiciaires tant contre la Douane de la Côte d’Ivoire que contre le colonel KADIO ;

5-Animer une conférence de presse dans les prochains jours pour informer les autorités et public. Non seulement, je dénoncerai ces faits, mais je demanderai aussi un audit de la sous-direction du contentieux, ainsi qu’un audit de la pratique récurrente des amendes transactionnelles.

Figurez-vous que le seul dossier AZITO a eu pour amende légale la somme 3. 279. 423. 296 francs CFA. Le dossier Magasins Diplomatiques, n’en parlons pas, de même que les autres saisies etc., l’enquête révèlera aussi la minoration frauduleuse à des fins personnelles des amendes, droits et taxes, ainsi que les fausses déclarations d’espèces et de valeurs par exemple dans l’affaire EDTCI.

Croyez-moi, je ne démordrais pas, sauf à mon client de me demander d’arrêter. Je vous remercie de l’attention que vous accorderez à cette correspondance. Votre prompte réaction m’bigerait. Dans cette attente, je vous prie de croire, monsieur le directeur général, à l’assurance de mes sentiments respectueux. Me Ibitowa RASHIDI, avocat associé. »

 Un document entre les mains du directeur général des douanes DA Pierre Alphonse qui en mesure aujourd’hui sa portée. Ne dites pas que cette missive en elle-même n’est pas un missile, tant elle renferme d’importantes informations et affirmation objet d’enquête et dommageables pour l’actuelle direction générale des douanes ivoiriennes. Les cinq actions énoncées ont effectivement été posés par le client et son conseil.

Le Ministre Directeur de Cabinet du président de la république réagit

 En réaction à la saisie du chef de l’Etat, Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, le ministre Directeur de Cabinet de la Présidence de la République monsieur Fidèle SARASSORO, fera une déclaration d’assurance au plaignant, l’officier enquêteur des douanes Irié Bi Zamblé Etienne. Que dit l’homme du président de la République dans ces scandales !

« Monsieur, Irié Bi Zamblé Etienne, officier des douanes ivoiriennes

 Par correspondance du 20 novembre 2021, vous avez porté à la très haute attention de Son Excellence Monsieur le Président de la République des faits de dysfonctionnement au sein de l’administration douanière de Côte d’Ivoire et sollicitez, par la même occasion, une audience. Le ministère de la tutelle de l’administration douanière, chargé d’instruire le dossier, n’a pas pu établir le caractère avéré des faits allégués pour manque de preuves.

 Toutefois, ledit ministère nous a assuré que les investigations se poursuivent afin de faire toute la lumière sur les allégations de CORRUPTION que vous avez dénoncées dans votre courrier. Je vous prie de croire monsieur, à l’assurance de ma considération distinguée. FIDELE SARASSORO, Ministre Directeur de Cabinet de la Présidence de la République de Côte d’Ivoire.»

Ainsi donc en 2019, le Directeur général des Douanes, DA Pierre- qui répond par un silence grossier aux nombreux courriers de la rédaction de ‘‘Ledebativoirien.net’’, dans un rapport circonstancié qui lui est attribué confessait au pied du ministre Sanogo et mesurait déjà les preuves recherchées par la Présidence de la République à l’effet d’agir conformément à la vision du chef de l’Etat qui fait de la lutte contre la fraude et la corruption dans l’administration, une priorité.

La grosse confession de DA PIERRE ALPHONSE

« Monsieur le Secrétariat d’Etat auprès du Premier Ministre chargé du Budget et du Portefeuille de l’Etat. Objet : ‘‘Importations frauduleuses d’huile de palme au Port Autonome d’Abidjan’’.

Par correspondance visée en référence, vous m’informez de ce que des informations faisant état de fraude sur des importations d’huile avec la complicité de certains agents des douanes ont été portées à votre connaissance.

 A cet effet, vous m’instruisiez de vous transmettre un rapport circonstancié concernant cette affaire. Pour rappel, en date du 03 mai 2019, j’ai été saisi de cas de dépotage à quai de conteneurs d’huile de palme couverts par une déclaration en détail de RIZ CIAB16157 du 25/04/2019 objet d’une réquisition de la Direction d’Analyse du Risque, du Renseignement et de la Valeur (DARRV)…

Cette supercherie a été rendue possible à cause du laxisme et la complaisance de certains vérificateurs et chefs de service du Bureau Abidjan Port (DSDPSS) et du Bureau de Liaison (DARRP). Afin de m’éclairer utilement sur les faits et me permettre de prendre des mesures adéquates, j’ai instruit mes services de l’Inspection Générale de conduire des investigations à l’effet de cerner tous les contours de ce dossier litigieux et de situer les responsabilités….».

Un aveu qui ne rester certainement pas sans suite. Un audit de toutes affaires soulevées et une enquête précise sur cette scandaleuse affaire du riz transformée en huile ou de l’huile qui devient du riz comme le reconnait le rapport du DG des douanes s’imposent.

Les contours de ce dossier de fraude massive portant sur l’importation de l’huile non chimiquement transformée et directement mise à la consommation en Côte d’Ivoire, méritent que le gouvernement ivoirien ouvre un œil, sinon les deux yeux.

Ledebativoirien.net

 HERVE MAKRE

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