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Violations fragrantes de liberté syndicale le 7 Août :  révélations autour de la crise et la mise à l’écart de la FESACI-CG à la fête par les autorités ivoiriennes

Violations fragrantes de liberté syndicale le 7 Août :  révélations autour de la mise à l’écart de la FESACI-CG  par les pouvoirs publics ivoiriens LEDEBATIVOIRIEN.NET

Suivez cette déclaration du secrétaire général confédéral de la Fédération des syndicats autonomes de Côte d’Ivoire, pour  savoir tout sur  la crise à la confédération générale. Pourquoi cette absence  remarquée  le 7 août 2024 ? Historique ! Suivez.

« Nous prenons la parole aujourd’hui afin de rétablir la véracité des informations portées à la connaissance de l’opinion publique et vous instruire sur l’actualité relative à la situation qui prévaut à la FESACI-CG. De façon plus précise, nous donnons un droit de réponse et l’opportunité à la chaine NCI de nous rassurer sur son impartialité face à la crise que traverse la FESACI-CG.

Je voudrais rappeler à toutes fins utiles que ce point de presse est consécutif aux deux précédentes rencontres du genre, tenues les 11 juillet et 1er août 2024 derniers. Ainsi lors de la première intervention, nous avions fait l’état des lieux et les difficultés rencontrées qui ont conduit au report du 7è Congrès Ordinaire, initialement prévu les 13 et 14 juillet 2024, aux 28 et 29 septembre 2024 par décision judiciaire.

Puis, le 1er aout dernier, nous vous informions de la violation de l’ordonnance judiciaire N° 3542 et l’organisation d’un simulacre de congrès d’une durée historique d’une heure trente minutes à la Rotonde des Finances au Plateau. Nous avions à cette occasion dénoncé cet acte de rébellion et d’indiscipline ainsi que le détournement de la somme de 200 millions par les sieurs TRAORE Yakouba et CISSE Brahima et la tentative désespérée de ces camarades, grâce à l’aide de sbires recrutés, de récupérer le siège pour y procéder à une prétendue passation de charges le 26 juillet 2024.

Ces faits graves ont conduit à la fermeture momentanée de notre siège sociale par les autorités policières afin de faire la lumière sur cette affaire dans la mesure où une plainte a été déposée par ces individus en quête permanente d’idées sensationnelles pour distraire l’opinion.

I/ Les faits ayant conduit à la crise que traverse la FESACI-CG  afin d’éclairer à suffisance les lanternes sur les vrais enjeux de cette crise

Pour rappel, c’est le 2 octobre 2023 que le Secrétaire Général Confédéral, Traoré Dohia Mamadou, décède à Istanbul, en Turquie, des suites d’une longue maladie.  Sur la base d’un consensus général dégagé autour des dispositions des textes de la FESACI-CG, notamment l’article 3, alinéa 3 du Règlement Intérieur de la FESACI-CG, le camarade Kouamé Koffi Kra Félix a été désigné Secrétaire Général Confédéral.

Celui-ci s’est engagé, avec l’ensemble du CEC-Comité Exécutif Confédéral, à gérer les obsèques du défunt SGC TRAORE Dohia Mamadou ainsi que les activités courantes de la centrale jusqu’à mars 2024, principalement la fête du Travail 2024 et la que préparation du 7è Congrès Ordinaire.

C’est dans ce cadre consensuel et soucieux de rendre hommage au SGC disparu que le thème du congrès a été choisi, à savoir « La FESACI-CG face au défi de la consolidation de l’unité ». Durant cette période de confiance réciproque, le SGC Kouamé Koffi Kra Félix, en apparence adoubé par toutes les instances, a confié les missions les plus importantes de représentations de la FESACI-CG au Secrétaire Général Confédéral Adjoint Traoré Yakouba.

A l’issue de la réunion du CEC du 15 février 2024, la date du 7è Congrès Ordinaire est fixée au 23 mars et le camarade YAO Kobénan Dongo est désigné Président du comité d’organisation du congrès avec pour mission de boucler les travaux en commissions avant le congrès.

Le 13 mars 2024, à 10 jours du congrès prévu se tenir le 23 mars 2024, une réunion du CEC est convoquée à l’effet d’entendre les rapports du CEC (bilan moral et financier) et le point des travaux du comité d’organisation du congrès.

Mais à cette rencontre, le 3è Secrétaire Général Confédéral, le Permanent du siège chargé de la rédaction du rapport moral et le Trésorier Général n’ont pu produire les rapports moral et financier attendus.

Par ailleurs, le comité d’organisation s’est dit bloqué dans ses travaux par manque de moyens financiers, le Trésorier Général ayant déclaré ne disposer que de 67.000 f pour solde de tout compte de la FESACI-CG. A cette même rencontre, le premier Secrétaire Général Adjoint, Traoré Yakouba, prétextant de ce que le Confédéral Kouamé Koffi Kra Félix aurait entrepris des consultations dans son dos à l’effet de renforcer le Secrétariat Général, a rompu le consensus et proclamé sa candidature au poste de Secrétaire Général Confédéral.

Face à la rupture du consensus et la défiance du CEC par les camarades Traoré Yakouba et Cissé Brahima, diverses tentatives de médiation menées essentiellement par Mme Dohia, la veuve du défunt SGC, vont s’avérer infructueuses.

Le 15 mars 2024, au cours de sa réunion portant, entre autres, sur les diligences du congrès, le CEC fait le triste constat de malversations financières de plus de 200.000.000 F CFA et de l’indisponibilité des rapports (moral, financier et ceux des commissions), ainsi que des moyens financiers pour l’organisation du 7è congrès ordinaire.

Face au blocage de fait des travaux, le BCSC sollicité, convoque une réunion de tous les organes le 20 mars 2024 au cours de laquelle il prend acte de la rupture du consensus et du report du 7è congrès ordinaire et promet la tenue d’un congrès inclusif. 

A partir de ce moment, considérant à tort que Kouamé Koffi Kra Félix n’avait plus aucune légitimité après échéance du mandat du Général Confédéral Traoré Dohia Mamadou, le camarade Traoré Yakouba s’est malheureusement installé dans une belligérance de fait qui a eu pour point culminant la fête du 1er mai 2024.

En effet, à cette occasion, Traoré Yakouba a déposé au Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale, et ce à l’insu du CEC, son propre cahier de revendications, son discours à lire le 1er  mai et sa liste de militants à décorer. Le CEC a dû, au cours d’une réunion d’urgence tenue le 30 avril 2024 désigner la 5è Secrétaire générale adjointe, la camarade KANGOUTE Maimouna pour lire le discours du 1er  Mai 2024 au nom de la FESACI-CG.

Le 26 avril, sur convocation du BCSC, une rencontre des organes dirigeants décide de convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) le 11 mai 2024 pour demander à la base la conduite à tenir.   Celle-ci décide du report du Congrès ordinaire au 13 juillet et la reconduction des organes statutaires.

Cependant, cette rencontre met à nu le bicéphalisme entamé le 1er  mai 2024 et de profonds antagonismes comme la propagande d’un congrès en un seul jour sans invités avec pour point d’orgue la salve d’accusations mensongères proférée par les camarades Traoré Yakouba et Cissé Brahima à l’encontre du SGC Kouamé Koffi Kra Félix, notamment un détournement de 73.000.000 F CFA.

Récusant cette accusation, le camarade Kouamé Koffi Kra Félix a annoncé, séance tenante, un audit des comptes de la FESACI-CG à compter de la période d’incapacité de l’ex Secrétaire Général Confédéral Traoré Dohia Mamadou. La période d’audit qui se situe de mars 2023 à Mars 2024 n’inclut pas la gestion du défunt.

Le principe de l’audit a été endossé par le CEC en sa séance du 15 mai 2024. Curieusement, au motif que l’audit n’entre pas dans les dispositions statutaires de la FESACI-CG, cette décision a fait l’objet d’une farouche opposition des camarades Traoré Yakouba et Cissé Brahima, ceux-là même qui ont accusé Kouamé Koffi Kra d’avoir dilapidé les fonds de la Confédération.

En effet, le SGCA Traoré Yakouba a manifesté son opposition par un exploit de commissaire de justice déposé chez l’auditeur ; tandis que le Trésorier général Cissé Brahima a refusé toute collaboration de contrôle puis disparait pour réapparaitre le 9 juillet 2024, malgré toutes les tentatives des commissaires de justice l’invitant à se mettre à la disposition de l’auditeur,  à la réunion du CEC du 09 juillet 2024, réunion qui a failli dégénérer en pugilat à 4 jours de la date prévue pour le congrès.

Le Secrétaire Général Confédéral KOUAME Koffi Kra Félix, excédé par le refus du Trésorier Général de mettre à sa disposition les documents financiers, s’est rendu le 18 Mars 2024 à la banque où est logé le compte de la FESACI-CG pour demander les relevés bancaires. Ces documents révèlent curieusement une série de retraits effectués par Cissé Brahima en l’absence du Secrétaire Général confédéral Dohia pour cause de maladie, et même après le décès de ce dernier aux dates ci-après.

Il est important de noter que depuis le congrès de mars 2020, seuls le Secrétaire Général Confédéral Traoré Dohia et le Trésorier Général Cissé Brahima étaient les signataires sur le compte de la FESACI-CG.

Alors la question se pose de savoir comment le SGC Traoré Dohia, évacué en Turquie (Istanbul) en juin 2023 et décédé le 02 octobre 2023 loin du pays, a-t-il pu ordonnancer et signer des chèques pendant sa maladie et même après son décès ?

Au total, il ressort de l’examen de ces relevés bancaires que près de 200.000.000 F CFA ont été soustraits du compte de la FESACI-CG dont le solde disponible n’était que 67.000 F CFA à la date du 18 Mars 2024. Le 08 juillet 2024, le Secrétaire Général Confédéral Kouamé Koffi Kra Félix saisit la justice afin qu’un audit judiciaire soit ordonné pour faire la lumière sur cette gestion scabreuse du compte de la FESACI-CG. 

Un climat délétère se crée dès lors marqué par des violences verbales et physiques du groupe de Yakouba à quelques jours de la date du Congrès ordinaire.

Pour sa part, face aux difficultés d’accès au compte bancaire et à l’absence de moyens financiers pour le financement des charges du congrès, le SGC Kouamé Koffi Kra Félix saisit la justice qui délivre deux ordonnances dont l’ordonnance n° 3542 portantes prorogations du Congrès Ordinaire aux 28 et 29 septembre 2024 et le maintien de tous les organes statutaires.

Cette ordonnance exécutoire avant enregistrement a été signifiée par voie de commissaire de justice aux responsables ayant à charge l’organisation du Congrès notamment le Président du Comité d’Organisation, le Président du BCSC et le Trésorier Général. Par la suite, le 12 juillet 2024 le Secrétaire Général Confédéral a tenu une conférence de presse au siège social de la FESACI-CG à l’effet de porter l’information du report à l’ensemble des militants ;

puis par des canaux numériques d’information (plateformes WhatsApp de la FESACI-CG), d’un communiqué par voie de presse à FRATERNITE MATIN du 13 Juillet 2024 et des appels téléphoniques.

A cet effet, des courriers ont été déposés auprès des autorités pour les informer du report du congrès (Primature, Ministère d’Etat, Ministère de la fonction publique et de la modernisation de l’administration, Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, Ministère de l’emploi et de la protection sociale, police nationale, direction de l’ISTC). 

C’est donc informés de toutes ces décisions que les camarades Traoré Yakouba et Cissé Brahima se sont précipités, le 13 juillet 2024, pour organiser un rassemblement appelé congrès à la rotonde de la cité financière au Plateau. 

C’est depuis cette comédie de réunion et l’imposture qui s’en est suivie que le camarade Traoré Yakouba et sa cohorte de suiveurs se livrent à une propagande tous azimuts et à la violence marquée par la tentative de prendre de force le siège le 26 juillet 2024. Ces actes savamment planifiés avec des complicités tapies dans l’ombre ont conduit à la fermeture momentanée du siège social et à la mise à l’écart de la FESACI-CG à la fête de l’indépendance.

Nous voulons indiquer à ce propos que la fermeture du siège de la centrale par la police depuis le 29 Juillet et la mise à l’écart de la FESACI-CG de la cérémonie officielle de la fête de l’indépendance célébrée le 7 Août 2024 par les pouvoirs publics constituent des violations fragrantes de la liberté syndicale notamment les conventions 87 et 98 de l’OIT. 

Malgré les protestations du CEC dans la presse et au cabinet du Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale au cours de l’audience accordée à la FESACI-CG le 06 Août 2024, le Gouvernement n’a entrepris aucun acte de décrispation ou de normalisation.

L’appel

En revanche, la FESACI-CG appelle les autorités nationales, le Gouvernement, le SENAT, l’Assemblée Nationale, le CESEC, la CNDH-CI, les organisations des droits de l’homme, les institutions du dialogue social, les organisations syndicales de Côte d’Ivoire à œuvrer pour faire prévaloir le respect des textes, des décisions de justice, en l’occurrence les ordonnances 3853 et 3542 du tribunal de 1ére instance.

L’article 1 alinéa 2 de nos statuts stipule clairement que seul le Comité Exécutif Confédéral, avec à sa tête le Secrétaire Général Confédéral, a qualité pour convoquer un congrès ordinaire.

Par conséquent, le camarade Traoré Yakouba n’a donc ni la qualité, ni le pouvoir de le faire. Cette précipitation du camarade Traoré Yakouba à se proclamer Secrétaire Général Confédéral cache mal sa volonté de camoufler les malversations financières. C’est pourquoi, cette forfaiture ne saurait prospérer.  Ce faisant, nous donnons force à la loi, conformément aux décisions de   l’ordonnance N° 3542, et engageons tous les militants de la FESACI-CG à œuvrer au repositionnement de notre centrale en participant massivement aux assises du 7è Congrès Ordinaire des 28 et 29 septembre 2024.

Conclusion

Au regard de ce qui précède, la FESACI-CG, portée sur les fonts baptismaux en 1992 dans les moments de braise de la lutte pour les libertés, est aujourd’hui une référence en tant qu’organisation de défense des droits des travailleurs ivoiriens.

Si on peut admettre que toute ambition soit légitime et même bénéfique au rayonnement de notre confédération en ce qu’elle peut amener les uns et les autres à se surpasser dans un esprit de saine émulation, on ne peut accepter qu’elle conduise à la destruction de notre outil commun de solidarité et de défense de nos droits.

La FESACI-CG sollicite la solidarité internationale en demandant à la CSI, à la CSI-Afrique et aux organisations syndicales partenaires d’apporter leur soutien en vue d’une issue heureuse à cette crise. Elle se réserve le droit de porter cette affaire devant les instances compétentes de   l’organisation », déclare à haute et  intelligible voix, à Abidjan, le 19/08/2024, Kouamé Koffi Kra Félix, Secrétaire Général Confédéral de la FESACI-CG.

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