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Universités ivoiriennes : le syndicat SAGEC appelle au boycott systématique de toutes les décisions jugées conflictuelles

SAGEC-Syndicat Autonome pour Garantir l'Epanouissement des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs de Côte d'Ivoire, LEDEBATIVOIRIEN.NET

DÉCLARATION DE  BOYCOTT

« Nous, Enseignant.e.s-chercheur.e.s et Chercheur.e.s de Côte d’Ivoire, membres du SAGEC, tenons à exprimer notre mécontentement à l’égard des récentes décisions des autorités universitaires, en l’occurrence celles de l’université de Daloa.

Pour rappel, la décision du Professeur COULIBALY Lacina, Président de l’Université de Man, d’instaurer de façon unilatérale un pointeur de présence biométrique en contradiction avec les lois relatives à la protection des données personnelles et les lois qui régissent le fonctionnement des universités en Côte d’Ivoire a conduit au décès du défunt collègue Kouakou Koffi Amoulaye.

Faisant fi des textes et, de façon cavalière décide de sanctionner douze (12)  enseignants-chercheurs, la suite on la connait.   En réalité, ses sanctions tournent autour de la suspension des cours, des encadrements, des soutenances, des travaux dirigés ou pratiques, des salaires, des mutations abusives et, qui ont, malheureusement, entraîné le décès de Dr KOUAKOU Koffi Amoulaye.

Cette situation dramatique et d’abus de pouvoir n’ayant pas encore connu de dénouement dans la gestion de cette crise, que d’autres Présidents et Directeurs décident d’imposer un système de contrôle de présence pour contraindre ou astreindre les Chercheur.e.s quand bien même nous respectons les 150 heures pour les rangs A et 240 heures pour les rangs B.

Pire, nous avons constaté des ponctions abusives à l’Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo. Concernant  l’Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa, l’on note la confiscation des émoluments des heures complémentaires.

Par ailleurs, nous notons des retards criards des paiements de salaires dans  le but de nous affamer, nous réduire à la mendicité et nous conduire à des morts subites.

Entre les années 2020 et 2024, nous pouvons enregistrer une vingtaine  d’enseignants décédés d’Accident Vasculaire Cérébral (AVC), dont  certains n’ont pu percevoir leurs rappels de promotion CAMES.

Plus grave, les primes de recherche très insuffisantes sont payées deux mois ou trois mois après le trimestre dans le but de retarder nos travaux de recherche, d’empêcher quelques voyages d’étude et freiner l’évolution de nos carrières professionnelles. Les nouvelles recrues quant à elles, perçoivent leurs rappels de primes de recherche, deux à trois ans après le recrutement.

Il y a surtout, une volonté manifeste d’écraser les membres de notre corporation par le non-paiement de tous les reliquats des accessoires de salaires de 2020 à ce jour.

C’est dans ce contexte de pression et de stress inqualifiables que le Vice-Président chargé de la Planification, de la Programmation, et des Relations

Extérieures de l’UJLoG de Daloa, dans une note d’information en date du 21 novembre 2024, N°002-2024/MESRS/UJLoG/VP PPRE/KI/OZE, exige le dépôt des rapports d’activités liés à l’utilisation des primes de recherche. Personne ne s’oppose à une quelconque procédure. Il faut tout simplement faire référence aux textes.

Le décret N° 2016-174 du 23 mars 2016 modifiant le décret N° 2006-126 du 21 juin 2006 portant institution de mesure d’appui à la recherche scientifique en son article 2 nouveau, laisse un flou juridique dans l’interprétation « les autorités académiques compétentes ».

Nous nous posons la question de savoir quel est l’organe capable de désigner de façon transparente ses autorités au niveau national.  Sur quelles bases scientifiques les jurys sont-ils constitués ? Qui évaluent les Professeurs Titulaires qui ont entre cinq ans voire plus de dix ans d’ancienneté ?

Les membres du Bureau Exécutif National du SAGEC exige que la personne physique, et ou, morale habilitée à juger de la pertinence des travaux de recherche soit connue de la communauté universitaire internationale.

En effet, le BEN-SAGEC estime que l’institution supranationale, le CAMES est l’organe qualifié pour juger de la pertinence des travaux des  Enseignant.e.s-chercheur.e.s et Chercheur.e.s.

Les résultats des différentes sessions annuelles du CTS et des différents concours d’agrégation sont la preuve de la qualité des

chercheur.e.s de Côte d’Ivoire.

Le SAGEC estime qu’aucune institution nationale ne devrait avoir la primauté sur l’institution internationale qui est le CAMES.  Le SAGEC estime que toute décision contraire à cette logique relève de l’incohérence intellectuelle et scientifique.

Face à cette situation, le SAGEC appelle au boycott systématique de toutes les décisions qu’il juge conflictuelles.   Ces décisions conflictuelles, prises sans concertation avec les acteurs clés du secteur, mettent en péril :

-La qualité de l’enseignement et de la recherche ;-Les conditions de travail et de vie; -Le dialogue social local;-La valorisation des Enseignant.e.s-chercheur.e.s et Chercheur.e.s ;- La motivation des chercheur.e.s.

Ce boycott se traduira  par :

1- Le refus d’exécuter toute directive portant atteinte à nos conditions de travail et de vie ;

2- La non-participation aux commissions, conseils et réunions visant à entériner des mesures contraires à l’intérêt des membres de la corporation ;

3-La suspension des activités académiques et pédagogiques dans les cas extrêmes, si nos propositions ne sont pas prises en compte.

Le SAGEC réitère son attachement à un enseignement supérieur de qualité, à la valorisation des Enseignant.e.s-chercheur.e.s et Chercheur.e.s et à un dialogue social constructif.

Le SAGEC exhorte donc les autorités universitaires à ouvrir immédiatement des négociations sincères et inclusives pour trouver des solutions durables. Ensemble, pour un avenir universitaire meilleur en Côte d’Ivoire. Fait à Abidjan, le 27 novembre 2024-Pour le Bureau Exécutif National -Le Secrétaire Général National- Dr KOBA Louis Marius SG.

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