Pour les perspectives 2025, la mission reçue le 11 juillet 2024 pour le DG Jean Martial Adou est claire : ‘‘Redonner à la RTI sa grandeur en tant que chaine d’Etat’’. Le 19 Décembre 2024, il était encore Directeur Général par Intérim de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne-RTI siège à Cocody Abidjan, lorsque la rédaction de Ledebativoirien.net l’a saisi à l’effet d’un éclairage sur quelques petits cris liés à la gestion sociale de la ‘‘maison bleue’’.
Jusqu’au 11 janvier 2025, la rédaction attend, toujours la suite à sa demande de compréhension des cris qui sortent de la structure publique qu’il gère maintenant qu’il est bien confirmé à ce poste.
Mais le DG Jean Martial Adou à sa vision pour la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne. On veut savoir.
« En tenant compte des missions et objectifs qui nous sont assignés, la situation économique mondiale, nationale et sectorielle qui nous montre peu de perspectives de croissance et le tableau moins reluisant de l’état des lieux de la RTI, l’effort doit venir de nous-mêmes en termes de réorganisation, de plus de transparence, de plus de performance et d’efficacité, de plus d’innovation et de rationalité dans la gestion des dépenses.
En considération de ces enjeux, je fixe pour 2025 les objectifs stratégiques globaux suivants que chaque direction doit s’approprier pour les décliner en objectifs spécifiques à son département pour la proposition de son budget que sont: améliorer la gouvernance de l’entreprise, repositionner les chaines, optimiser la gestion financière et commerciale, renforcer, sécuriser et maintenir les équipements de la RTI… ».
Dixit le DG Adou Jean Martial dans sa communication sur l’orientation du budget 2025. Déclinés ainsi, tous les agents devraient applaudir.
Qu’en est-il pour ses quelques mois à la tête de cette maison ?
Est-il sur la voie de remodeler le système en 2025 en vue de redonner à la maison bleue ses lettres de noblesse des années 1980 ? Contrôle-t-il l’environnement social ?
Les cris des agents
Les informations sollicitées étaient pourtant simples: appréhender le management et la gestion de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne-RTI dont il est le premier Manager. Car, depuis plus de cinq mois, aucun changement n’aurait été apporté et aucune solution concrète n’aurait été trouvée pour améliorer la situation financière, technique et organisationnelle de la RTI selon notre incursion.
Créée depuis le 07 août 1963, la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) a connu de multiples transformations au plan juridique, organisationnel et humain.
Société d’Etat à sa création détenant le monopole de l’espace audiovisuel, la RTI se présente aujourd’hui comme une Société Anonyme à participation majoritaire de l’Etat et évolue dans un environnement concurrentiel du fait de l’ouverture de l’espace audiovisuel. Le système ouvert que constitue la RTI, s’il veut survivre, doit s’adapter aux réalités nouvelles aux plans technique, technologique et surtout humain.
Voici les faits à éclairer :
Il ressort des informations obtenues, lors de notre passage dans les locaux de la RTI Cocody et qui sont sur la table du Directeur Général, que les problèmes sociaux des agents de la RTI restent sans solution à ce jour, depuis l’arrivée du DG…..à la tête de cette entreprise en remplacement de l’ancien directeur général. Pour les agents rencontrés, celui qui était Directeur Général par Intérim, a simplement mis de côté les préoccupations sociales des travailleurs qui ont fait l’objet d’un préavis de grève. Il ressort aussi que vous vous concentrez sur des projets de construction de bâtiments (chapiteau et centre de santé) non prioritaires pour eux.
Mieux, il revient que, le Directeur Général qui était Intérimaire, malgré qu’il a jugé la masse salariale trop élevée à la RTI, continue de recruter du personnel non essentiel selon les agents rencontrés et surtout, qui seraient ses connaissances. Alors que selon nos sources, les revendications des travailleurs de la RTI concernent la finalisation et la mise en application du Code de rémunération, qui devrait se faire depuis janvier 2021. Ainsi que l’amélioration des primes de logement, de transport, de risques à 9%, le 13è mois et 3 avancements catégoriels.
Bien que les travaux du dernier séminaire du 06 Décembre 2024 de Grand-Bassam, recommandent l’application du Code de rémunération au plus tard le 1er janvier 2025, l’ex DG Intérimaire confirmé DG a décidé de façon unilatérale de reporter la mise en œuvre du Code de rémunération et les autres primes sans d’explications. Ce qui commence à créer la tension chez les travailleurs en ce début d’année 2025.
Les changements apportés aussi dans la ligne éditoriale du journal télévisé à la Première chaîne sans associer les journalistes, ainsi que le fait d’enlever des présentateurs à l’antenne et la modification de contenu du jour créent un mécontentement et la frustration. A ce jour selon nos sources, ce sont plus de 130 jeunes sans statut travaillent à la RTI. L’un d’entre eux venant de traduire la RTI devant l’inspection de travail de Cocody.
La réaction du Directeur général
Au regard de ces petits faits, la rédaction a cherché à savoir auprès du Directeur général de la RTI la réponse à cette préoccupation :
« Quelle est la réelle difficulté à laquelle vous êtes confrontée et que le personnel ignore, pour une telle ambiance, Monsieur le Directeur Général? Mais Jean Martial Adou, Directeur Général de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne-RTI, trop occupé pour éclairer chaque point utile à édifier l’opinion, a confié la requête à son assistant Monsieur Bessou.
Quelques jours après, le 23 décembre 2024 la rédaction est contactée : « Je suis monsieur BESSOU, l’assistant du Directeur général de la RTI. Vous avez adressé un courrier au Directeur Général. Cette note m’a été imputée. Je voudrais vous rappeler parce que beaucoup de ce que vous dites a été déjà traité. Il n’y a pas mal d’informations qui ne sont pas justifiées. Je vous rappelle pour éventuellement échanger et apporter des réponses à des questions qui ne sont pas frappées du sceau de la confidentialité…Merci».
Quelques jours plus tard, le 26 décembre 2024, la rédaction contacte l’assistant du DG pour la suite à sa demande : « Je vais vous recevoir avec un autre collègue directeur. Je vois avec lui et je vous fais un retour… ». Le lendemain la rédaction appelle, l’assistant. Cette fois personne ne décroche. Ce sera pareil pour le restant des jours jusqu’à mise sous presse. Plus de retour de sa part même avec la confirmation du DG dans son fauteuil.
Le problème est profond
Selon les agents, la RTI n’a pas un problème de ressources financières, car les ressources financières la RTI en dispose suffisamment qui servent à tout sauf à régler les problèmes financiers de la RTI. La RTI selon ses agents a plutôt un problème de gestion, et de mauvaise gouvernance qui tire sa source dans les pratiques de la Direction des Ressources Humaines.
Le scénario consiste à concentrer les soucis du conseil d’administration, de l’Etat et toutes les institutions sur la question des effectifs et de la masse salariale de la RTI. « Pendant que les gens imaginent tous les plans pour une meilleure gestion de cette question, lui et son Directeur Général commencent à recruter sans limite, en prenant le soin de ne pas prendre en compte les besoins émis par les chefs de services qui sont dans l’opérationnel, parce que des directeurs doivent recruter des parents de proches ou des parents à eux.
Toujours en rejetant les demandes de besoins des chefs de services en déficit d’effectifs. Les priorités des recrutements permanents sont celle des parents et parents de proches du Directeur des Ressources Humaines, ainsi que les parents et proches du Directeur Général, au détriment des travailleurs en activité dans tous les services de la RTI depuis plus de deux ans.
Ces travailleurs sont utilisés et non déclarés depuis de longues années dans les différents services pour un meilleur fonctionnement de la RTI. Cette pratique a maintenu près de 150 travailleurs permanents sans situation administrative à la RTI, malgré la présence desquels les effectifs dans les services opérationnels sont largement insuffisants. Le problème de la RTI n’est donc ni un problème d’effectifs, encore moins un problème de masse salariale brandit par les Directeurs Généraux qui ne cessent de recruter qui ils veulent.
Si ce problème était réel, depuis 2013 les Directeurs Généraux auraient stoppé les recrutements à la RTI. Les mêmes Directeurs qui parlent d’effectifs pléthoriques, ce sont les même Directeurs Généraux qui recrutent et attribue les salaires qu’ils veulent. Une entreprise dans laquelle depuis de longues années les responsables ne font que parler d’effectifs pléthoriques après le renvoi de plus de 300 agents, et passe le clair de leur temps à faire des recrutements inopportuns et improductifs;
en maintenant une vague de travailleurs au noir en situation d’esclaves, contraints au silence car non officiellement déclarés nulle part après plus de deux ans de travail permanent, est bien évidemment une entreprise qui est dans un état de dysfonctionnement, de mauvaise gouvernance et de mauvaise gestion reconnu par l’état », confient les agents.
La politique sociale de la RTI, arrêté au 08 décembre 2024
Si l’entreprise ne dispose pas des hommes capables de combiner efficacement les différents facteurs de production. C’est pourquoi, selon les travailleurs de la RTI, aujourd’hui, il apparait indispensable et urgent de mettre en place des éléments de motivation à caractère pécuniaires ou non susceptibles d’attirer et de retenir des hommes qui se distinguent par leurs compétences et leur abnégation au travail. Les principes généraux régissant la rémunération à la RTI sont fixés par les articles 33 et suivants du Statut du Personnel. La politique de rémunération de la RTI est basée sur les principes d’égalité, d’équité et de transparence.
Depuis 2020, l’entreprise s’est engagée dans une démarche compétence avec pour finalité la mise en place d’une grille salariale métier axée sur la contribution des postes au résultat global de l’entreprise. De 2014 à 2024 ce sont 131 des travailleurs permanents de plus de 2 ans sans contrat, ni CDD, ni CDI et sans situation administrative normale qui sont selon les responsable syndicaux dans les rangs des agents de la RTI. Le nouveau Directeur Général a sa vision pour sauver le navire bleu.
Ledebativoirien.net
GRACE OZHYLLY
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