Des langues se délient et la colère monte dans les rangs des producteurs de Côte d’Ivoire au sein de la filière café cacao. Et pour cause, l’extorsion des fonds pour la Couverture maladie universelle (CMU) qui couvre l’ensemble de la population résidant en Côte d’Ivoire. Et là 2000F CFA leur seraient exigés pour l’enrôlement à la CMU. Effrayant crient-ils !

« Nous voulons intervenir au sujet de l’enrôlement des producteurs au sujet de la carte CMU dans notre département, ici à l’ouest du pays, précisément à Bangolo, une grande zone de production du cacao et du café.
Il y a des individus qui sont en train d’enrôler les producteurs pour la carte de la CMU. Ils disent que tout le monde doit l’avoir. Les producteurs ont la carte de collecteur et la CNI. L’Etat a effectivement demandé aux producteurs de s’enrôler à la carte CMU et c’est ouvert.
Mais ces personnes comme nous le signalent les producteurs en notre qualité de président d’organisations agricoles, enrôlent les producteurs à 2000F pour la CMU. Le Conseil Café Cacao a dit que tous les producteurs avec leur carte de producteur peuvent s’enrôler et c’est gratuit. Tout le monde peut le faire, mais en toute sincérité il n’y a pas de prix à payer.
Dans notre zone de Danané c’est 2000 F que ces personnes prennent aux producteurs pour la carte CMU. Ils nous appellent pour savoir s’ils doivent payer ou pas. Nous demandons au Conseil café cacao de voir de plus près cette affaire de 2000F CFA aux paysans pour la carte CMU qui se fait gratuitement sur le territoire national. C’est une vaste escroquerie qui est en marche dans le secteur café cacao », lancent les producteurs.
Des révélations ahurissantes

Cette révélation fait suite à la dénonciation par plusieurs organisations de producteurs, d‘un recensement initié par la dernière-née des associations du secteur café cacao : l’Organisation nationale des producteurs de café-cacao (ONPCC CI), tenue par Siaka Diakité, patron d’une entreprise exportatrice et d’une société transformatrice de cacao. Ne dites pas conflit d’intérêts.
Pour les organisations qui dénoncent cet état de fait, la nouvelle organisation induit les acteurs de la filière café cacao en erreur en laissant entendre « qu’elle agit sous l’aval de la Primature et du comité Technique mis en place pour l’interprofession ».
Les producteurs révèlent que des fiches de recensement circulant dans les régions de production suscitent la confusion, car la structure de Siaka Diakité présente ce recensement comme une initiative visant à enrôler les producteurs, ce que, des organisations de producteurs et associations de coopératives trouvent trompeur. Certains producteurs craignent que cette démarche soit liée à l’enrôlement à la Couverture Maladie Universelle (CMU), observé sur le terrain.
Des dénonciations portant sur le paiement de 2000F par les producteurs pour la CMU est alarmant déclarent-elles. Ce qui contribue à renforcer la méfiance. Le Conseil café cacao est interpellé ainsi que le ministre de l’Agriculture le ministre d’Etat Kouassi Adjoumani Kobenan pour mettre fin à cette « marmaille » qui commence à s’installée dans la filière.

Les organisations de producteurs dénoncent un financement et un soutien que le Conseil du café caca apporterait à cette nouvelle organisation, qui a obtenu son récépissé officiel le 31 décembre 2024,
«sans qu’une Assemblée générale élective ait été tenue pour porter Siaka Diakété à sa tête. Il prétend enrôler près de 600 000 producteurs en exigeant une contribution de 150 F CFA par producteur. Qui finance cette démarche ? Le ministère de l’Agriculture, le Conseil du Café-Cacao ou la Primature ? »
Cette opération de la CMU avec des sommes d’argent exigées aux producteurs du café et du cacao en Côte d’Ivoire met en lumière la mauvaise gouvernance supplémentaire de la filière. Un audit approfondi du Comité Technique et des explications claires sur les mécanismes de financement de l’ONPCC CI sont réclamés par les organisations de producteurs.
Réunies, le mercredi 19 février 2025, des organisations des producteurs de café cacao de Côte d’ivoire, soutenant l’Association Nationale des coopératives agricoles de Côte d’ivoire ont sonné l’alerte, en mettant en cause, la démarche du Comité Technique mis en place par le ministre d’Etat ministre de l’Agriculture en vue de de la mise en place de l’interprofession de la filière café cacao.
Ces organisations de producteurs et associations de coopératives dénoncent une évaluation précipitée et un processus décisionnel opaque qui risquent de compromettre la stabilité et le développement de la filière café-cacao.

Face à ce climat de confusion et au sentiment d’opacité qui domine, elles ont formulé deux revendications essentielles : que le Comité technique communique clairement sur l’état d’avancement du processus de création de l’interprofession. Que les 3 500 coopératives actives dans ce secteur restent vigilantes et unies pour éviter les manipulations.
Elles insistent sur l’importance d’une interprofession dirigée par des entités véritablement représentatives des producteurs et de la production car il y va de la souveraineté de la Côte d’Ivoire. Elles annoncent les semaines à venir, une assemblée générale regroupant les coopératives, les organisations de producteurs et les propriétaires terriens avec pour but, de désigner un président et de déterminer les représentants des collèges de producteurs ainsi que de l’interprofession.
À cette occasion, un plan stratégique sera également soumis pour garantir un avenir durable à cette filière essentielle pour l’économie ivoirienne. Tous les regards sont tournés vers le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture Kobenan Kouassi Adjoumani.
ledebativoirien.net
GRACE OZHYLLY
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