Un réseau qui sévit à l’Enseignement supérieur
C’est du sérieux! L’étudiant Kouamé N’guessan Jean Vincent a levé le voile. «Des étudiants sont orientés dans des universités privées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et d’après leur cursus, ils ne pouvaient pas faire valoir pleinement les diplômes obtenus.

Autrement dit, l’Etat dit ne pas reconnaître ces diplômes à la faveur des concours de la Fonction publique et des équivalences dans les universités publiques.
Certains, nouvellement orientés dans ces écoles, ayant reçu l’information et craignant de subir le même sort que leurs devanciers étaient dans l’angoisse. Il s’agissait au moment des faits, des universités : Adama Sanogo et Métropolitaine d’Abidjan-Groupe CEFIAT.
Vérification à la Direction de l’Enseignement Supérieur de l’information selon laquelle, les filières dans lesquelles le Ministère a orienté ces étudiants n’avaient pas fait l’objet d’une homologation. À la Direction de l’Enseignement Supérieur, les informations étaient vérifiées. Plus grave, en ce qui concerne l’Université Métropolitaine d’AbidjanGroupe CEFIAT, elle était à sa deuxième année d’ouverture.
Ce qui est en violation du décret n°97-675 du 03 décembre 1997 portant conditions de concession du service public de l’enseignement aux établissements privés, au titre III :
Ouverture et Habilitation de Filières de Formation, article 17 : ‘‘ L’habilitation (homologation) d’une filière de formation consacre la pertinence et la qualité de l’enseignement délivré au sein de la filière de formation. Elle peut être accordée après la durée d’un cycle prévu pour cette filière. Elle est délivrée par le ministre de tutelle après inspection pédagogique.

En cas de refus d’habilitation, le fondateur a un délai d’une année pour se conformer aux conditions d’habilitation sous peine de retrait de l’autorisation d’ouverture de la filière. L’habilitation peut être retirée si les conditions d’habilitation ne sont plus réunies. Seules les filières habilitées peuvent recevoir des étudiants dont les frais de scolarité sont à la charge de l’Etat’’.
Ce qui veut dire, tant qu’un établissement n’a pas fait homologuer ses filières, il ne peut pas et ne doit pas recevoir des affectés de l’État. Alors, comment cette orientation de ces nouveaux bacheliers dans ces filières a été possible ? Après la Direction de l’Enseignement Supérieur, dans les établissements concernés pour comprendre par quelle alchimie ils ont pu avoir des affectés de l’Etat pendant qu’ils n’y avaient pas droit.
Les responsables des établissements susmentionnés reconnaissent qu’ils n’ont pas habilitation à recevoir des affectés de l’Etat dans les filières de formation en question. Cependant, ils seraient en train de tout mettre en œuvre pour avoir ces différentes habilitations.

A la question : Comment faire pour régulariser la situation des étudiants ayant déjà fini la formation il y a des années de cela ?
Ils sont évasifs, en disant qu’ils allaient trouver une solution avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur qui a orienté ces étudiants dans leurs établissements.
Il convient de rappeler que dans l’application des textes en vigueur, il n’est pas possible que le Ministère reconnaisse ces diplômes car ne s’étant pas assuré des conditions de formation et délivrance desdits diplômes, selon le Directeur de l’Enseignement Supérieur.s donné d’homologation avant la formation.
La MAFIA en opération
La responsabilité le Directeur des Systèmes de l’Information qui aurait l’autorisation expresse du Ministre pour faire les orientations dans les établissements d’enseignement supérieur privés. Selon la DESUP, le DSI ne prenait pas la peine de demander la liste des établissements ayants fait homologuer leurs diplômes auprès de la DESUP. Le DSI gérait directement les orientations dans les universités privées et grandes écoles privées avec les fondateurs d’établissements.

Selon les chefs d’établissements que nous avons rencontrés, le DSI ne tenait pas compte des homologations, encore moins de la qualité de la formation et des infrastructures dans l’orientation des nouveaux bacheliers.
Pour recevoir des nouveaux bacheliers et faire tourner son entreprise, il fallait acheter la matière première que sont les nouveaux bacheliers. Dans ces conditions, la priorité pour eux n’était plus les habilitations mais plutôt avoir des ressources financières pour acheter le maximum de nouveaux bacheliers. Ainsi naît la mafia de la vente des nouveaux bacheliers par le Ministère et de l’achat par les fondateurs d’établissements privés au mépris des textes réglementaires.
Le deal est de 20.000F CFA par étudiant orienté. Le Directeur de Cabinet reconnait les défaillances dans le système de gestion et de contrôle des établissements privés. Selon lui, son patron aurait hérité d’un système pourri qu’il serait en train d’assainir.
Le mardi 29 juin 2021, le Ministre ADAMA DIAWARA fait convoquer une Commission Reconnaissance et d’Equivalence des Diplômes Nationaux et Etrangers(CREQ) à l’effet de délivrer des homologations à ces établissements dans cette situation.

Mais, c’est que les arrêtés d’homologation signés pour étouffer l’affaire et protéger partenaires sont en violation des dispositions légales. En lieu et place de sanction, il a tordu le cou aux textes réglementaires pour protéger ses partenaires.
Jusqu’en 2022, le Ministère pour contraindre les bacheliers à aller s’inscrire dans les établissements de leurs partenaires véreux (fondateurs des Grandes écoles), inscrivait sur la fiche d’orientation la phrase suivante: “ Aucun changement d’établissement n’est possible”.
Cette phrase était en violation fragrante du Décret N°97- 675 du 03 décembre 1997 portant conditions de concession du service public de l’enseignement aux établissements privés laïcs, en son article 23. C’est après nos interpellations que Monsieur le Ministre a décidé en 2022 du retrait de cette phrase.
Une Mafia qui tend à faire passer les nouveaux bacheliers pour du bétail afin de se partager chaque année la subvention de l’État en violation des standards en matière de formation prenne définitivement fin dans l’enseignement supérieur privé….»dévile Kouamé N’guessan Jean Vincent ex-SG de l’UNESCI.
Ledebativoirien.net
GRACE OZHYLLY
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN
Subscribe to get the latest posts sent to your email.