La gestion de la crise du doctorat par les autorités ivoiriennes au travers du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, tenu par le Professeur Adama Diawara, avec des milliers de docteurs sans-emplois est diversement appréciée. Malgré des acquis dans la résolution de cette crise avec des séquences de recrutements lancées par le ministre, l’insatisfaction demeure grande dans les rangs des titulaires du doctorat en Côte d’Ivoire. Des levées et éclats de voix sont toujours observés.

Toutefois, les meneurs n’adoptent toujours pas les mêmes méthodes revendicatives. Parmi les associations ou collectifs, ou encore coalitions qui donnent de la voix, un groupe se distingue par sa démarche.
Ledebativoirien.net a rencontré son chef de file, ce Spécialiste en Métaphysique, porte-parole de la Coalition des Collectifs des Docteurs avec une particularité, qu’il dévoile. Allons-y dans la tête de docteur KOUADIO AMOI qui fait montre d’une assurance et sérénité dans le flot d’agitations, de l’attente d’un numéro matricule de l’Etat de Côte d’Ivoire. Suivez !
LDI : Docteur AMOI, la crise doctorale en Côte d’Ivoire a fait émerger des énergies dans la lutte pour l’insertion des diplômés du Doctorat encore non recrutés. Vous faites partie des voix qui s’élèvent depuis lors. Pour nos lecteurs, pouvez-vous, vous présenter ?
Dr. Amoi : Oui bien sûr ! À l’état civil, je suis KOUADIO AMOI JONAS. Je suis Docteur, philosophe de formation, spécialiste en métaphysique et histoire de la philosophie. Je suis un porte-parole de la Coalition des Collectifs des Docteurs Engagés pour le Dialogue avec la Tutelle. J’ai soutenu ma thèse de doctorat le 1er Décembre 2014. Cela me fait donc 11 ans de compétitions infructueuses.
LDI : De 2014 à 2025, cela fait bien 11 ans. C’est beaucoup !
Oui je dirai même que c’est trop. Mais tant que la marche continue, on n’arrête pas le balancement des mains. J’essayerai jusqu’à ce que le succès me visite.

Alors quelle est la différence entre votre structure : la coalition des collectifs des docteurs engagés pour le dialogue avec la tutelle et les autres ?
Merci pour la question qui me permet de faire l’historique de la lutte. La différence se situe surtout dans l’orientation que l’on donne à la chose. Vous savez que en 2021, lorsque la crise du doctorat a éclaté, les négociations étaient très tendues avec la tutelle.
Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Professeur Adama Diawara en bon père de famille, a appelé le collectif des docteurs dirigé en son temps par le docteur Daly Olivier à une table de négociation. Cette négociation a porté beaucoup de fruits dont le dossier unique. Le porte-parole une fois recruté, une division naît entre les docteurs relativement à sa succession : un groupe qui va rester à la table de négociation avec le ministère et un autre qui quitte cette table pour mener des actions de mécontentement sur le terrain.
Et nous, nous nous inscrivons dans la logique de nos devanciers qui ont engagé le dialogue avec la tutelle. C’est pourquoi contrairement à des voix qui appelaient au boycott de la session complémentaire de 2024, la coalition a appelé les docteurs à y participer massivement. Ce n’est pas de la traîtrise. Mais nous voulons être cohérents avec nous-mêmes. Le ministre n’est pas obligé de nous ouvrir les portes de son bureau. Mais s’il le fait, qui sommes-nous pour refuser sa main tendue ?
Mais quelle lecture faites-vous au niveau de votre coalition, de la rencontre d’échange entre le président Laurent Gbagbo et les autres collectifs des docteurs ?

Personnellement je n’y étais pas. Mais j’ai regardé la vidéo sur les réseaux sociaux. La cérémonie en elle-même était belle. Elle était pleine d’émotions. Et cela montre que le problème est réel et qu’il urge de trouver une solution.
Seulement, je voudrais souligner que pour trouver une solution définitive à notre situation de chômeurs, aucune voie ne doit être négligée. Le président Laurent Gbagbo est un ancien chef d’État de la Côte d’Ivoire. Mais actuellement, n’étant pas aux affaires, je ne vois pas en quoi il peut faire bouger les lignes.
Notre interlocuteur est le Président de la république, son excellence Monsieur Alassane Ouattara, qui parle à travers le ministre Adama Diawara. Pour le moment, c’est l’unique recours. Nos camarades doivent comprendre que c’est la raison pour laquelle nous, au niveau de la Coalition, nous avons opté pour la négociation et le bon ton avec les autorités.
Si demain ils apprennent que notre ministre de tutelle nous a reçus, ils nous traiteront de tout. Tout se passe comme si eux ont le droit de rencontrer qui ils veulent, mais nous, non. Soyons réaliste. Aujourd’hui qui peut régler notre problème en dehors de notre ministre le professeur Adama Diawara ?
Selon-vous, le ministre Adama Diawara peut-il aller au-delà de ce que vous observez dans les différents concours de recrutement lancés ?

Le ministre à ma connaissance, est préoccupé par la résolution de cette crise. Moi je prie pour lui, afin qu’il soit constamment en bonne santé pour mettre en application tout ce qu’il a pris comme engagement. On a tendance à l’accuser. Mais qui se préoccupe de sa santé ? Moi je le porte en prière pour la résolution de la crise.
LDI : Avec quel message voulez-vous terminer notre entretien ?
Dr. Amoi : D’abord vous dire merci. À nos camarades docteurs, je dis prenons courage et restons sereins. Le ministre est à pied d’œuvre. Après le recensement, il va certainement nous convoquer pour nous communiquer la suite. Cette crise prendra fin un jour. Le ministre lui-même veut en finir avec cette crise. Donc faisons-lui confiance et attendons !
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HERVE MAKRE
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