Les révélations issues des vérifications documentaires menées par le ministère de la Fonction publique, et relayées par le ministère du Budget, jettent une lumière crue sur une gestion trouble au sein de l’Administration des Douanes, dirigée par le Directeur Général Da Pierre Alphonse.

Cette affaire, qui mêle promotion injustifiée, rétrogradation soudaine et lourdes implications financières, suscite l’indignation.
En octobre 2024, une correspondance officielle du Directeur Général de la Fonction publique, Soro Gnigafol, a épinglé 30 agents des Douanes dont les diplômes étaient déclarés non authentiques.
Huit de ces agents avaient pourtant été promus au rang d’inspecteurs par Da Pierre, en dépit des résultats de l’enquête d’authentification déjà disponibles depuis le 18 octobre 2024 où ces huit promus figuraient parmi les agents mis en cause dans le rapport.
L’argent public au cœur d’une gestion irrationnelle
Contre toute attente, ces agents ont été maintenus à leur poste, continuant à percevoir des salaires, primes et autres avantages liés à leur nouvelle position. Une charge financière importante que le Trésor public a dû supporter sur la base d’affectations devenues caduques, aujourd’hui, au regard des conclusions de la Fonction publique.
Ce dysfonctionnement administratif s’apparente à une forme de gestion hasardeuse de l’argent public, orchestrée par la direction des Douanes.

Il est incompréhensible que des ressources étatiques aient été mobilisées pour rémunérer des agents dont les titres sont aujourd’hui contestés, alors même que d’autres-notamment les 23 agents suspendus de cette même promotion-se retrouvent écartés, sans traitement ni justification claire. Cette situation a même plongé certains dans la précarité sanitaire, malgré les interventions de leur avocat auprès des autorités concernées.
Une politique discriminatoire, un silence coupable Ce traitement différencié témoigne d’un double standard dans la gestion des ressources humaines au sein des Douanes.
D’un côté, des agents promus et soutenus malgré des irrégularités ; de l’autre, des fonctionnaires suspendus sans procès équitable. Une politique à deux vitesses qui interroge sur les véritables intentions de la Direction Générale. En réalité, Da Pierre semble avoir outrepassé ses prérogatives en promouvant puis rétrogradant les mêmes agents, au gré des courants administratifs, sans tenir compte des implications budgétaires ni du respect du droit des fonctionnaires concernés.

Alors que les caisses de l’État sont sollicitées pour d’importants besoins sociaux, une question capitale s’impose : comment le Trésor public peut-il récupérer les sommes indûment versées à ces huit agents, suite à une gestion jugée arbitraire et préjudiciable ?
Le moment est peut être venu pour les organes de contrôle de se pencher sur cette affaire, afin d’établir les responsabilités, et éviter que l’impunité ne se transforme en règle dans la haute administration.
Ledebativoirien.net
H.KARA
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