Il hume l’air frais de la liberté depuis jeudi 20 février 2025, après trois d’incarcération suite à une plainte du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Et pourquoi ? Pour dit-on, outrage à autorité publique.
L’homme libre, KOUAME N’GUESSAN JEAN VINCENT, l’ex SG de l’Union Nationale Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire-UNESCI, dit NL Pacifik, lui voit plutôt autre piste.
Dans un entretien exclusif et inédit qu’il a accordé à la rédaction du groupe de presse OZE ( LEDEBAT IVOIRIEN et Ledebativoirien.net), l’étudiant, leader syndical a-t-il été ébranlé par cette incarcération ? Vous le découvrirez dans cette interview exclusive. Plus que convaincu d’un combat…. Suivez NL Pacifik, avec une mention spéciale au ministre Adama Diawara.
LDI : comment désirez-vous, vous présenter à nos lecteurs et au public et comment êtes-vous entrez dans la lutte syndicale ?
Je suis KOUAME N’GUESSAN JEAN VINCENT, étudiant titulaire d’un master en Philosophie et également inscrit en licence 3 de communication à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody. Ex Secrétaire Général National de l’Union Nationale Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire dite UNESCI dissoute par le Gouvernement le 31 octobre 2024 dans l’optique de museler la masse critique de notre Pays.
Ma rencontre avec le “syndicalisme” estudiantin et scolaire date de 2009 au Lycée Moderne Arsène Assouan Usher de Grand-Lahou, alors que j’étais en classe de seconde A. En 2009, la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire-FESCI de Grand-Lahou avait démissionné. Elle était de mèche avec l’administration scolaire pour racketter les élèves que nous étions. Ainsi, nous les quelques élèves révoltés, avions tenté à travers le conseil scolaire dont j’étais membre, de mener des actions pour dénoncer les dérives de l’administration scolaire en complicité avec la FESCI.
Chaque fois que nous prenions des initiatives, nous étions violentés par la FESCI soutenue par l’administration. L’administration nous niait le droit de revendiquer parce que nous n’en avions pas le droit en tant que conseil scolaire. Après de multiples affrontements avec la FESCI soutenue par l’administration, nous avons reçu la visite d’un ancien élève du lycée Moderne de Grand-Lahou, devenu étudiant et membre de L’UNESCI.
Il était dans la ville de Grand-Lahou pour voir sa famille, lorsque le même jour, un affrontement s’est produite entre nous et la FESCI. C’est ce devancier, Assemien Michel dit OBAMA qui nous parle de l’UNESCI pour la première fois.
Nous avons été heureux de savoir que la FESCI n’était pas le seul instrument de lutte des étudiants et élèves. Nous avons rapidement demandé à ce dernier de mener les démarches au niveau du Bureau Exécutif pour notre installation en tant que coordination de l’UNESCI Grand-Lahou. Je vous épargne les péripéties du processus d’installation qui a eu une opposition farouche de la FESCI et de l’administration scolaire. Nous avons été installés dans la douleur après l’intervention des autorités de la ville avec Monsieur le Préfet en tête. J’ai été ainsi nommé, délégué à la Culture et aux sports du bureau de la coordination de Grand-Lahou.
Que s’est-il passé par la suite ?
Notre première lutte, que nous avons d’ailleurs gagnée, fut la lutte pour le remboursement des 1000F soutirés aux élèves par l’administration scolaire pour des supposés cartes d’élèves en PVC qu’ils n’ont jamais reçus.
Après une grève qui a été suivie par l’ensemble des élèves, l’administration scolaire était obligée de rembourser l’argent pris aux élèves.
Ironie du sort, je suis encore aujourd’hui là à réclamer la restitution de plus d’une dizaine de milliards collectés sur le dos des étudiants de 2017 à 2023 pour des supposés cartes Visa d’étudiants que nous n’avons jamais reçus. D’ailleurs l’une des raisons dissimulées de mon incarcération pendant 3 mois. Bref. Je fus par-là suite coordination de l’UNESCI de 2010 à 2012. Après le baccalauréat 2012, je suis orienté au département de Philosophie de l’UFHB de Cocody.
Malheureusement je trouve à mon arrivée à l’université, une UNESCI déchirée avec deux têtes. J’ai été approché par une tendance. Tendance que j’estimais être dans la légalité, afin d’appartenir au Bureau Exécutif National. Chose que j’ai acceptée en occupant le poste de Secrétaire National à l’intérieur et à l’organisation adjoint.
En 2014, je me suis temporairement retiré de l’UNESCI lorsque le Congrès de la réunification n’a pas eu lieu parce que les différentes têtes ne voulaient pas aller à l’union.
Je fais mon retour en Août 2015 à la suite d’une Assemblée générale de réunification qui s’est tenue entre les deux tendances en opposition. J’ai été nommé dans le bureau national réunifié au poste de Secrétaire National aux affaires sociales. En Mai 2016, au cours d’une Assemblée générale de crise, j’ai été choisi pour assurer l’intérim à la tête de l’UNESCI avec une feuille de route claire, la réinstallation des bases de l’UNESCI et l’organisation d’un Congrès inclusif.
Un mois après le choix porté sur ma personne, nous découvrons une autre dissidence portée par un certain Cissé Djakaridia qui est méconnu des fichiers de l’UNESCI. Il était malheureusement soutenu par certaines autorités du pouvoir qui voulaient récupérer l’UNESCI.
C’est dire qu’une nouvelle bataille s’ouvre devant vous. Que faites-vous alors ?
Face à la nouvelle crise qui est née, les membres statutaires ont décidé que l’intérim soit prolongé jusqu’à son dénouement. Ainsi, en 2022 nous sommes parvenus à trouver un accord avec l’autre tendance pour aller à un Congrès unifié. Les termes de l’accord stipulaient que je devais être le candidat unique à ce Congrès dit d’unification. Une copie de l’accord vous sera transmise.
Depuis donc le 09 décembre 2023, je suis le Secrétaire Général National de l’UNESCI issu du 4è Congrès Ordinaire. À peine confirmé à mon poste par les bases de notre organisation, un vaste complot est mis en place pour déstabiliser mon équipe. Vous avez sans doute écouté la bande audio qui circule où un cadre du pouvoir avoue à l’un de vos confrères journalistes le complot.
Cet audio vous sera transmis pour que vous puissiez l’exploiter dans le cadre de votre article. (NDLR : ce qui est effectivement fait. Cependant, au terme de l’entretien, vaines ont été toutes nos démarches et tentatives pour en savoir davantage sur les propos contenus dans l’audio qui appartiendrait au Directeur Régional de l’ONECI, avant la mise sous presse).
Dans cette conversation audio, vous entendez un cadre du RHDP, O. A. DR ONECI de la Région du Gôh, ancien membre de l’UNESCI et du Mouvement des élèves et étudiants Républicains (MEERCI), proche du RHDP dont est issu l’actuel Président de la jeunesse RHDP. Monsieur Ouattara Adama, criait sa colère à un journaliste à qui il avait remis de l’argent me salir. Monsieur O. A. était en colère parce que la rédaction du quotidien en question m’a joint pour avoir ma version sur les allégations de sieur ADAMA OUATTARA à mon encontre. Après avoir eu ma version, la rédaction a équilibré l’article avec pour titre: “ accusé par certains anciens, jean Vincent KOUAME se défend”. Écoutez l’audio pour vous faire une idée.
Comment vous-vous sentez après un séjour en détention ? Mon emprisonnement est l’aboutissement d’un plan savamment orchestré par des cadres du RHDP dont le Ministre Adama Diawara. Ils ont tenté d’imposer leur poulain, KONE ABDOULAYE à la tête de l’UNESCI, ils ont échoué. Ils ont financé et entretenu une dissidence qui n’a pas fait le poids.
J’ai été arrêté parce que j’étais devenu gênant pour le Ministre ADAMA DIAWARA. J’ai passé ces 03 mois d’incarcération sans regret. Cette incarcération m’a permis de comprendre la profondeur de la gangrène au sein de notre système. J’ai pu évaluer nos forces et nos faiblesses. Je sors de ces trois (03) mois d’incarcération forgé.
La lutte continue parce qu’elle doit continuer. Je demande aux étudiants ivoiriens d’être résilients. Nous allons ensemble mener et gagner le combat de la restauration de la liberté d’expression et d’association. Notre génération ne saurait être complice de ce recul démocratique. Surtout, nous étudiants qui constituons la masse critique de notre Pays. Museler la masse critique dans un Pays, c’est refuser la contradiction. Or la contradiction est accoucheuse de belles idées.
Le Ministre ADAMA DIAWARA ne peut pas à lui seul faire la pluie et le beau temps. Même au marché gouro d’Adjamé, les femmes se constituent pour défendre leurs droits. Pourquoi retirer se droit aux étudiants, la masse critique d’un Pays ? La lutte continue. Je tiens à dire Merci à toutes ces personnes qui se sont mobilisées comme un seul pour me témoigner leur soutien. Particulièrement votre presse qui depuis le début de cette affaire est à nos côtés. Merci pour tout.
Ledebativoirien.net
HERVE MAKRE