Le remblayage des baies lagunaires en plein essor reste une véritable menace pour les populations qui s’installent dans ces zones transformées, exposées à divers risques sécuritaires a interpellé les autorités. Une situation qui crée des perturbations environnementales considérables en modifiant l’équilibre des écosystèmes marins et fluviaux, réduisant le lit naturel des eaux et favorisant ainsi les inondations. Il faut réagir efficacement.

D’où la création d’une Brigade Spéciale de Lutte contre le Remblayage Anarchique (BRISRA), dont le lancement officiel s’est tenu, lundi 17 mars 2025, Base Maritime d’Abidjan à Treichville. Une initiative du ministre délégué auprès du ministre des Transports en charge des Affaires maritimes, Célestin Serey Doh. Elle vise à encadrer et réglementer le remblayage, aujourd’hui désordonné des domaines publics maritimes et des eaux fluvio-lagunaires.
Devant l’ampleur du remblayage illégal, le gouvernement a publié un communiqué en février 2022, appelant à des mesures strictes contre cette pratique. Cette décision a abouti à l’Arrêté N° 048/MT/MDMTAM/CAB du 14 mars 2025 officialisant la création de la BRISRA.
Les chiffres illustrent l’urgence de cette lutte : en 2019, plus de 2,2 millions de m² ont été illégalement remblayés dans le district d’Abidjan, notamment à Treichville, Port-Bouët et Koumassi. La lagune de Biétry a vu sa surface se réduire de 30 % en 2021 en raison de ces pratiques clandestines. Une étude menée la même année sur 20 sites de remblayage dans le district d’Abidjan a révélé que seuls deux d’entre eux étaient conformes à la réglementation en vigueur.

Le lancement de la BRISRA marque donc une avancée significative dans la lutte contre le remblayage anarchique, avec l’espoir de préserver l’environnement et de garantir la sécurité des populations concernées.
Composée de 64 agents répartis en trois unités opérationnelles, la BRISRA est placée sous le commandement d’un officier des Affaires maritimes. Son action s’étend sur l’ensemble du territoire national et comprend le contrôle des aménagements réalisés sur les côtes et les voies d’eau intérieures, qu’ils soient issus de remblayages, d’endiguements ou d’enrochements.
Le ministre Célestin Serey Doh a insisté sur l’importance du suivi rigoureux des activités de cette unité. Le directeur des Affaires maritimes et portuaires, le Colonel major Julien Yao Kouassi, a été instruit de garantir une surveillance continue avec la production d’un rapport en temps réel.

Le Colonel major Julien Yao Kouassi détaillant les moyens mis à disposition pour assurer l’efficacité de la brigade a indiqué qu’en matière de logistique, l’unité bénéficie d’équipements de protection individuelle, comprenant casques antichoc, gilets pare-balles, genouillères et gants renforcés.
Des équipements de maintien de l’ordre, tels que des armes non létales, des fusils lance-grenades et des teasers, ont également été fournis. Pour assurer leur mobilité, la brigade dispose de deux véhicules de transport de troupes, d’un 4×4 ainsi que d’un vecteur naval à la demande du commandement.
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