5 désaccords pèsent sur le processus
Invité par le Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (WANEP-CI) dans le cadre de son projet « La société civile engagée et mobilisée pour des élections pacifiques et crédibles en Côte d’Ivoire 2020 », Geoffroy Julien Kouao, écrivain-juriste et politologue planche
A cinq semaines du scrutin présidentiel du samedi 31 octobre 2020, quel bilan partiel établir relativement au processus électoral ? L’élection du président de la république de Côte d’Ivoire se tiendra-t-elle, effectivement, à la date indiquée par l’alinéa 2 de l’article 56 de la constitution ? Dans un climat apaisé comme souhaité par les populations ? Pour répondre à ces interrogations, voyons successivement, le cadre juridique (I), le cadre institutionnel (II) et le cadre opérationnel (III) du processus électoral.
I-Du cadre juridique
II-Du cadre institutionnel
Il s’agit de la CEI et du conseil Constitutionnel
1-De la CEI
A quelques semaines du scrutin du 31 octobre 2020, la commission centrale de la CEI n’est pas au complet. En effet, le représentant du PDCI-RDA, chef de file de l’opposition, refuse de prêter serment devant le juge constitutionnel. En sus, toute l’opposition refuse de participer à la réorganisation des CEI locales tel que recommander par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. L’opposition exige maintenant la dissolution de la CEI. Deuxième désaccord.
2-Du Conseil constitutionnel
III-Du cadre opérationnel
Il concerne la révision de la liste électorale (1) et les candidatures (2) à l’élection du président de la république
1-De la révision de la liste électorale
Le recensement électoral, le traitement des données recueillies, la publication de la liste provisoire, le contentieux de la liste électorale et, dans l’attente de la publication de la liste électorale définitive…. toutes ces étapes ont donné lieu à des passes d’armes entre la majorité et l’opposition, et celle-ci réclame, aujourd’hui, un audit international de la liste électorale. Quatrième désaccord.
2-Des candidatures
De ce qui précède, nous remarquons de profonds désaccords entre les acteurs politiques à quelques jours du scrutin présidentiel, ce qui, à l’évidence, favorise un climat électoral anxiogène. D’ailleurs, nous assistons, depuis l’annonce de la candidature du président de la république sortant, à une crise pré-électorale avec des pertes en vie humaines et de destructions de biens publics et privés. Le spectre de 2010 est présent. C’est dans ce contexte électoral électrique que l’opposition politique annonce la désobéissance civile.
A l’observation, l’organisation d’une élection apaisée le 31 octobre 2020, en Côte d’Ivoire, est hypothéquée
En effet, le médiateur de la république, le président de la chambre des rois et chefs traditionnels, le chef de la communauté musulmane, le chef de la communauté catholique, le chef de la communauté protestante et évangélique doivent, ensemble, faciliter un dialogue politique entre MM. Ouattara, Bédié, Gbagbo et Soro. A défaut, une médiation sous-régionale ou des partenaires au développement serait souhaitable et ce, au nom de la paix et de la cohésion sociale. La paix est à l’Etat, ce que la santé est à l’homme. La Cote d’Ivoire ne peut pas se payer le luxe d’une autre guerre électorale après celle de 2010″.
Par Geoffroy-Julien KOUAO
Politologue et Écrivain